Dans une interview publiée, ce jeudi, dans le journal espagnol ABC, le chef de l'Etat invite les entreprises espagnoles à investir en Algérie «devenue un immense chantier et où d'innombrables créneaux sont ouverts au partenariat». Dans un entretien paru dans l'édition de ce matin du journal espagnol ABC, le président de la République a fait un appel du pied aux investisseurs espagnols pour venir injecter leurs capitaux dans l'économie nationale. S'exprimant au moment même où le roi d'Espagne se trouve en visite officielle en Algérie, Abdelaziz Bouteflika, tout en qualifiant les relations entre les deux pays d' «excellentes», n'a pas omis, cependant de préciser que celles-ci sont «éligibles à l'amélioration» dans tous les domaines, notamment dans «le domaine économique». Allusion au manque d'empressement des entreprises ibériques à investir en Algérie en dépit des énormes potentialités dont dispose l'Algérie. «Nous attendons que les entreprises espagnoles viennent investir en Algérie où d'innombrables créneaux sont ouverts à l'investissement et au partenariat.» Dans un plaidoyer en faveur de l'attractivité du pays auprès des détenteurs de capitaux étrangers, M. Bouteflika a rappelé les innombrables réalisations engagées ces dernières années dans les domaines d'activité, résumant son idée en affirmant que «l'Algérie est devenue un immense chantier» à la faveur des nombreux programmes de développement économique qui cumulent un total de 144 milliards de dollars sur cinq ans. L'Algérie «se reconstruit et a renoué avec le travail et l'espoir», soutient-il avant de se féliciter du fait que de grands projets soient en cours, d'une baisse sensible du taux de chômage et du retour de la croissance. «Les universités accueillent près d'un million d'étudiants, tandis que près de huit millions d'enfants fréquentent les écoles, collèges et lycées», ajoute le chef de l'Etat. Celui-ci n'a pas manqué, par ailleurs, d'aborder le phénomène du terrorisme en Algérie qu'il juge «en nette régression». «Les groupuscules de terroristes qui continuent de se manifester de temps à autre dans certaines régions du pays» seront combattus «avec la plus grande détermination», promet-il. Ce qui ne signifie nullement une remise en cause de la politique de réconciliation nationale qu'il a prônée depuis son accession à la magistrature suprême et qu'il dit être «irréversible» étant «la seule voie de sortie de notre crise» même si, reconnaît-il, des défaillances ont été constatées. «Qu'il y ait quelques défaillances, je n'en disconviens pas, mais cela ne peut en aucun cas remettre en cause une décision qui, du reste, a été approuvée massivement par référendum», a-t-il soutenu. Emigration clandestine : «Le phénomène ne s'aggravera pas» l Abordant la question de l'émigration clandestine M. Bouteflika a affirmé qu'il ne pense pas qu'il soit exact de dire que le nombre de clandestins algériens augmente. «S'il y a eu effectivement des tentatives d'émigration clandestine de la part de quelques Algériens, ce phénomène reste heureusement limité grâce à la reprise économique qui offre de larges possibilités d'emploi. Je suis donc optimiste pour l'avenir, car je ne vois pas de raison d'une aggravation du phénomène de l'émigration pour les jeunes Algériens. En plus d'un renforcement de la surveillance de nos frontières, nous agissons à travers une étroite concertation avec ces pays voisins par un échange d'informations en prenant les mesures préventives qui s'imposent.»