Le secteur agricole reste peu développé en Algérie et sa modernisation a pris du retard malgré la volonté affichée des agriculteurs, eux même d'une part, et du gouvernement, d'autre part. De plus, il est temps pour l'Etat de soutenir les activité productives et non les importations. Comme tout le monde le sait, l'Algérie a les capacités de réduire de façon substantielle sa dépendance alimentaire vis-à-vis des marchés internationaux. D'ailleurs, il est a noter que la situation des agriculteurs reste toujours difficile, si bien qu'ils n'ont le droit ni à la retraite, ni au capital décès, ni aux soins médicaux. Dans ce sillage, les responsables de la Chambre nationale d'agriculture (CNA) ont souligné, avant-hier à Alger, la nécessité d'améliorer et de renforcer la protection sociale des agriculteurs qui demeure "extrêmement faible". "Il est impératif de rendre obligatoire la protection sociale pour les agriculteurs afin d'atteindre un taux de couverture optimal", a estimé Ould Hocine Mohamed Chérif, président de la (CNA), en marge de son assemblée générale ordinaire. L'ensemble des présidents et secrétaires généraux des chambres de wilaya, présents à l'assemblée, ont relevé l'importance pour les agriculteurs d'avoir une protection sociale qui couvrira les frais des soins médicaux, des accidents de travail et qui leur permettra de bénéficier d'une retraite. Dans ce sens, une communication sur la situation des agriculteurs fait ressortir que 34% de la population agricole sont âgés, aujourd'hui, de plus de 60 ans, alors que la catégorie des 50 à 60 ans représente 20%. L'opération de recensement général menée par le ministère de l'Agriculture et du Développement rural a permis également d'identifier, actuellement, plus de 800.000 agriculteurs actifs. Un exposé sur le processus de mise sur le marché des produits agricoles frais, a été présenté à l'occasion de cette assemblée ce qui a permis aux présidents des chambres de wilayas de relever "un manque flagrant d'infrastructures" dans le réseau de distribution des produits agricoles frais. A ce propos, le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaissa, a affirmé que l'Etat s'est attelé à renforcer les moyens nécessaires à la régulation des produits agricoles de large consommation à travers la réhabilitation des entrepôts de froid et la mise en place de bases logistiques, notamment les lieux de conditionnement et de stockage. "l'Algérie compte seulement 42 marchés de gros, alors que le réseau de détails totalise 977 à travers 703 communes, ce qui signifie que plus de 800 communes sont dépourvues de marchés". M. Ould Hocine a également fait savoir que "71% des volumes produits passent par le circuit informel" ce qui induit pour ce dernier une position dominante sur le marché. Abordant les dispositifs mis en place par l'Etat pour accompagner les jeunes agriculteurs, le premier responsable de la CNA, a affirmé que "plus de 28.000 projets sont lancés depuis 2005 grâce au dispositif de l'Agence nationale de gestion du micro-crédit (ANGEM), soit 20% du total des projets lancés grâce à ce dispositif". Dans le cadre du dispositif de l'Agence nationale de soutien à l'emploi des jeunes (ANSEJ), plus de 12.000 projets ont été lancés dans le secteur de l'Agriculture dont 765 initiés par des femmes, a-t-il précisé. La collecte de lait cru auprès des éleveurs, quant à elle, est loin de l'objectif assigné par le ministère dans le cadre des contrats de performance pour 2009 et qui est fixé à 400 millions de litres pour l'année 2009, mais elle reste "appréciable" puisque 250 millions de litres ont été collectés jusque-là. Par ailleurs, les représentants des professionnels agricoles ont débattu de la mise en œuvre des programmes de développement des céréales, du lait, des fourrages, de la pomme de terre, des semences et plants et de l'huile d'olive. Ils ont, aussi, abordé la question de recentrage des missions des différentes institutions du secteur et l'introduction des contrats de performance qui permettent de mieux évaluer les résultats du secteur. En ce qui concerne les céréales, il est a noter qu'en 2009, la production a atteint 182 milliards de Da. Finalement, l'agriculture algérienne a besoin d'un vrai investissement pour améliorer ce secteur. Zineb B.