Le président de la République Abdelaziz Bouteflika a rassuré, hier, le ministre de l'Agriculture et du Développement rural Rachid Benaïssa quant à la volonté des pouvoirs publics de continuer à apporter l'aide nécessaire au développement de l'agriculture nationale. “La nation continuera à soutenir le développement et la modernisation de notre agriculture et le développement équilibré et harmonieux des territoires, sans exclusion et sans marginalisation aucune”, a affirmé le Président qui a reçu hier pour audition M. Benaïssa. Toutefois, le chef de l'Etat a conditionné la poursuite de ce soutien par “une mobilisation à la mesure des défis à relever” des agriculteurs, éleveurs et opérateurs de l'agroalimentaire. Si la politique de soutien étatique au secteur agricole n'est donc pas remise en cause, les dispositifs inhérents à cette démarche devraient connaître des changements. “La politique de soutien à l'agriculture sera adaptée progressivement pour, d'une part, sécuriser les agriculteurs, les éleveurs et les opérateurs de l'agro-industrie et, d'autre part, stabiliser le marché et offrir une visibilité à tous les acteurs”, a expliqué le président de la République. Cette nouvelle vision devrait, selon lui, “favoriser l'intégration agriculture/industrie pour constituer le socle de la modernisation de l'agriculture, promouvoir les pôles agricoles intégrés, valoriser les efforts du travail professionnel et, enfin, encourager dans certains cas l'exportation pour tendre à équilibrer la balance commerciale alimentaire”. Le Président livre, à cette occasion, une appréciation positive des résultats du Programme national de développement agricole (PNDA) mis en œuvre depuis près d'une décennie. Le PNDA a atteint, dit-il, “des résultats appréciables”, soutenant que ce programme, fortement soutenu par le budget public, “a permis la relance de l'activité agropastorale qui est marquée par une croissance annuelle constante de plus de 6%, une hausse palpable de l'offre dans la production agricole, ainsi qu'une importante contribution à la création d'emplois et au développement du monde rural”. “Ce sont autant de raisons qui militent en faveur du renforcement des efforts de l'Etat pour accompagner et soutenir le développement du secteur”, a poursuivi le président de la République qui a aussi émis ses directives en la matière au gouvernement. Elles portent, notamment, sur la législation relative au mode d'exploitation des terres agricoles du domaine privé de l'Etat, texte qui devra fixer les droits et obligations des exploitations concessionnaires. Elles concernent également la réactivation de l'Office national des terres agricoles, le soutien de l'Etat à l'agriculture qui doit désormais se focaliser davantage sur les productions de base, l'amélioration de l'activité agricole et l'élevage par la relance de la mécanisation des cultures, la production des fertilisants, la production locale des semences, le développement des capacités nationales de stockage et de conservation et la promotion de l'industrie agroalimentaire. H. Saidani