Comme annoncé précédemment en Conseil de gouvernement, le nouveau texte de loi régissant les concessions agricoles est fin prêt au niveau du ministère de l'Agriculture et du Développement rural. C'est ce qu'a déclaré, hier, le premier responsable de ce département ministériel, Saïd Barkat, lors de la réunion qui a regroupé à Alger les présidents des chambres agricoles des wilayas et les présidents des conseils régionaux de la Caisse nationale de mutualité agricole (CNMA) pour discuter de la question de financement du secteur agricole et du problème du foncier agricole. Le ministère "a élaboré un projet de texte qui définit de nouvelles conditions et modalités de concession des terres agricole du domaine privé de l'Etat", a déclaré à cet égard Saïd Barkat. Le nouvel avant-projet de loi en question prévoit, comme expliqué par le ministre, une concession de type individuel d'une durée de 40 ans. Cette nouvelle mesure coïncide avec la proposition formulée récemment par les membres de la Chambre nationale de l'agriculture ayant recommandé des titres de concession qu'il faudra établir au profit des agriculteurs sous forme de contrat de bail mais pour une durée de 99 ans. Dans le même registre, le ministre a appelé les agriculteurs à intensifier leur activité en les appelant à "exploiter toutes les terres agricoles et les terres arides afin de garantir la sécurité alimentaire du pays", car, a ajouté le ministre, "il est inconcevable que l'Etat continue à importer du blé, alors que des milliers d'hectares de terres ne sont pas exploités". Dans ce sens, il a mis en garde les agriculteurs contre cette situation en avertissant que des amendes et des pénalités sont prévues en cas de non-exploitation de terres agricoles, y compris celles relevant du domaine privé. L'autre point, non moins important, que le ministre a soulevé lors de cette réunion, est celui relatif à la prise en charge des dettes des agriculteurs. Dans ce contexte, Barkat a relevé la nécessité de créer une banque agricole pour prendre en charge le volet financier des activités agricoles et "aider les agriculteurs à faire face aux remboursements des prêts bancaires qu'ils ont contractés". A l'heure actuelle, les agriculteurs croulent sous des dettes ayant atteint les 20 milliards de dinars depuis le début des années 2000. Tout en soulignant l'importance de la réhabilitation des organismes agricoles comme l'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) et la CNMA, le ministre a annoncé le projet de création d'une Ecole supérieure de l'agriculture et des forêts qui sera localisée à Ain Taya. Le président de la Chambre nationale de l'agriculture, M. Ould Hocine Mohamed Cherif, a appelé à l'urgence de régler le problème du foncier dans son intégralité, dont essentiellement les terres du secteur privé, le cadastre des terres agricoles et les problèmes liés à la succession entre héritiers. S'agissant du financement du secteur, le même responsable a sollicité les pouvoirs publics à soutenir davantage le secteur agricole pour préserver le patrimoine foncier agricole. Le président de la CNMA, pour sa part, a mis l'accent sur les difficultés financières auxquelles font face les agriculteurs en raison de l'absence d'une banque véritablement adaptée au secteur, notamment en matière de conditions d'octroi des crédits aux agriculteurs. Le texte sera présenté prochainement en Conseil de gouvernement avant de passer devant le Conseil des ministre et, enfin, devant les deux chambres du Parlement.