Sous les effets de la crise financière internationale, le commerce bilatéral entre la Chine et l'Afrique, qui a connu une croissance rapide durant huit années consécutives, a décliné énormément en 2009, rapporte un quotidien chinois dans son édition d'hier. Durant les trois premiers trimestres 2009, le volume global du commerce sino-africain se chiffrait à 63,27 milliards de dollars US, soit une baisse de 24,4% par rapport à la même période de l'année précédente, dont les exportations chinoises vers l'Afrique 34,67 milliards de dollars US, soit une baisse de 8,6%, et les importations africaines vers la Chine 28,6 milliards de dollars US, une baisse de 37,6%. Pour ce qui est des produits concurrentiels chinois vers l'Afrique, la plupart tendent à diminuer. De janvier à septembre 2009, les exportations chinoises vers Afrique de produits électromécaniques, de produits high-tech et de produits textiles ont diminué en moyenne de 10%, alors que pour les exportations d'automobiles, de téléphones portables et de produits d'acier, la baisse a été de 10% à 30%. Seules, les exportations de bateaux, de chaussures et de vêtements ont augmenté respectivement de 81,7%, 10,8% et 0,3%.Le montant des importations de produits en grande quantité a décru dans de fortes proportions, tandis que les quantités importées ont diminué légèrement. Au cours des trois trimestres, les importations chinoises d'Afrique de pétrole brut, de minerais et de minerais raffinés de manganèse et de minerais et de minerais raffinés de chrome ont connu respectivement une assez forte baisse de 47,6%, de 64,4% et de 54,5%, tandis que les quantités importées ont seulement diminué respectivement de 0,3%, de 7,5% et de 3,1%. Ce qui montre que malgré la baisse sensible exprimée en montant, les besoins réels d'importation chinois de l'Afrique n'ont pas décru pour autant. Le commerce de garantie de complémentarité et de confiance mutuelle a poursuivi sa croissance. Bien qu'il ait apparu un signe précurseur du réchauffement et du relèvement de l'économie mondiale, mais il est encore trop tôt de dire que les effets de la crise financière sur l'économie des divers pays vont disparaître et la croissance du commerce sino-africain en 2010 est toujours confrontée à certains facteurs indéterminés : redressement lent de l'économie africaine, difficile rebond de la demande africaine de produits chinois, marasme d'exportation et baisse des prix dans le monde des produits primaires, diminution importante des investissements directs étrangers, des recettes dues aux envois pécuniaires venus de l'extérieur et des aides gouvernementales, ce qui a causé des pertes substantielles à la grande majorité des pays africains ; ce qui fait qu'il sera difficile à la demande africaine en produits chinois de connaître à court terme une hausse. Le protectionnisme commercial recommence à menacer le développement sain du commerce sino-africain. Les pays africains exportent principalement vers la Chine des produits énergétiques et de ressources naturelles et importent principalement de Chine des produits mécaniques et textiles. Ce genre de structure commerciale de produits n'est pas ce que préfèrent les gouvernements d'un grand nombre de pays africains.Toutefois, nous avons constaté plusieurs signes positifs qui prédisent la croissance du commerce sino-africain en 2010.La complémentarité économique constitue toujours une base solide du développement du commerce sino-africain. Quant aux pays africains, la plupart d'entre eux disposent d'une économie à structure simple et leur principal problème réside dans la faiblesse de leurs industries de base, ce qui fait qu'ils ont un assez grand besoin en produits chinois de l'industrie légère, de l'électroménager et de l'électronique. D'autre part, l'Afrique possède de riches ressources naturelles et surtout de grandes quantités de minerais, ce qui exerce une forte attirance sur la Chine. La bonne réputation et la confiance mutuelle constituent une importante garantie pour la croissance du commerce sino-africain. La coopération amicale entre la Chine et l'Afrique est devenue un exemple de la " coopération Sud-Sud ". Ces dernières années, les dirigeants chinois et africains ont multiplié leurs échanges de visites réciproques et la confiance mutuelle politique s'est approfondie. L'effet positif de l'agrandissement de l'ouverture des marchés chinois à vers des pays africains commence peu à peu à apparaître. Lors de la quatrième conférence ministérielle du forum sur la coopération sino-africaine, la Chine s'est engagée à ouvrir davantage ses marchés à l'Afrique, à accorder graduellement le traitement d'exemption fiscale à 95% aux pays africains les moins développés qui ont établi des relations diplomatiques avec la Chine et à appliquer, à partir de 2010, l'exemption de droit de douane à l'égard de 60% de produits africains. Lélargissement continuel des domaines de coopération constitue une nouvelle chance pour la croissance du commerce sino-africain. Les investissements chinois pour la réalisation en Afrique de projets d'installations d'infrastructures ont augmenté sans cesse et dans le cadre du forum sur la coopération sino-africaine, il est prévu qu'en 2010 les deux parties approfondiront leur coopération dans les domaines de l'agriculture, de la médecine, de l'hygiène, de la protection de l'environnement. C'est pourquoi malgré qu'il existe toujours des facteurs indéterminés, le commerce sino-africain s'est engagé dans son ensemble dans la voie d'un développement stable et sain et il est prévu que la décroissance rapide du commerce bilatéral prenne fin sur le courant de cette année et connaîtra un relèvement. Ahmed Saber