Le monde de l'entreprise n'est pas dans sa meilleure performance. Le moral des chefs d'entreprise reste stable néanmoins. C'est ce qui ressort du sondage mensuel réalisé par le Forum des Chefs d'Entreprise en décembre dernier. Selon cette enquête, l'indice de confiance est resté négatif et inchangé pour le deuxième mois consécutif. Visiblement, explique le FCE dans son commentaire, " les décisions de la dernière tripartite, tenue en décembre 2009, ne semblent pas avoir eu une influence sur les chefs d'entreprise quant aux perspectives de relance de l'activité ". Plus précisément, 47% des chefs d'entreprise interrogés estiment que le climat économique est resté stable, 42% qu'il s'est détérioré et 11% seulement qu'il s'est amélioré. Sectoriellement, le secteur du BTPH et des industries manufacturières est le plus touché par la déprime, puisque l'indice de confiance des chefs d'entreprise a diminué respectivement de 16 et 39 points. En revanche, le moral est à l'amélioration dans l'industrie agroalimentaire, avec une augmentation de 18 points en décembre. Sur un autre registre, en matière de création d'entreprisses , les derniers chiffres communiqués par l'Office national des statistiques (ONS), font état d'un net recul du nombre d'entreprises crées en 2009 par rapport à 2008. En effet, le nombre d'entreprises créées durant les six premiers mois de 2009 était de 2 376, soit 600 de moins par rapport à la même période en 2008. Presque la moitié des entreprises créées est à caractère commercial. Les secteurs de l'immobilier et des travaux publics suivent en deuxième et troisième positions. Alger demeure la principale zone de création de nouvelles entreprises avec 837 unités, suivie de Sétif, d'Oran, de Constantine et de Béjaïa. La plupart des nouvelles entreprises ont été créées sous la forme statutaire plus ou moins souple d'Entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée (EURL). Par ailleurs, 1 237 entreprises ont cessé d'activer durant le premier semestre 2009. Ce qui est déjà un mauvais indice sur le climat des affaires en Algérie. pour ne nombreux observateurs, les nouvelles mesures prises par le gouvernement dans les cadres de la loi de finances complémentaire 2009 ont dissuadé bon nombre d'opérateurs. Mais à vrai dire, la régression dans la création de nouvelles entreprises semble suivre le cheminement de la crise économique mondiale secouant bon nombre de pays émergents. Car il s'agit , en fait, d'une loi qui se devait de répondre aux enjeux de l'heure. L'enjeu majeur, en effet, pour l'économie algérienne , compte tenu que 97% de ses recettes d'exportation et 70% des recettes fiscales proviennent des hydrocarbures, est de diversifier les sources de revenus internes et externes. La priorité a ainsi été accordée à la sauvegarde des entreprises publiques qui étaient destinées dans le passé à la privatisation.