Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Ramin Mehman-Paast, a déclaré mardi que Téhéran attend une réponse des grandes puissances mondiales à la proposition iranienne d'échange progressif de fuel nucléaire, a rapporté l'agence de presse officielle IRNA. "Téhéran est prêt à échanger du fuel sous certaines conditions, sinon il programmera la production du carburant", a indiqué M. Mehman-Parast lors d'un point de presse hebdomadaire. Interrogé au sujet de nouvelles sanctions, M. Mehman-Parast a déclaré que "la politique de sanction n'est pas pratique et Téhéran pense que ces moyens ne peuvent pas résoudre les problèmes ". "Le meilleur moyen possible est de respecter les droits de toutes les nations, notamment le droit nucléaire légitime des Iraniens", a-t-il ajouté. Le porte-parole a déclaré à IRNA lundi que la position iranienne est la même qu'elle précédemment annoncée et que le pays est prêt à échanger du fuel nucléaire destiné au réacteur de Téhéran "par lots". "Si l'autre partie est aussi prête et prend des mesures à cet égard, alors le temps sera venu de discuter des autres détails concernant l'endroit de l'échange de fuel et d'autres sujets", a précisé l'officiel. D'après le projet d'accord initié par l'AIEA, la plupart de l' uranium iranien faiblement enrichi devrait être envoyé vers la Russie et la France, où il sera transformé en barrettes de fuel d' une pureté de 20 %. L'uranium plus fortement enrichi sera renvoyé en Iran où il sera utilisé dans un réacteur de recherche à Téhéran pour la fabrication de radio isiotopes médicaux, d'après l'accord. Cependant, Téhéran a rejeté l'échéance du 31 décembre imposée par l'administration américaine pour accepter l'accord. Par contre, l'Iran a demandé à l'occident d'accepter sa propre proposition d'ici la fin du mois de janvier. Notons d'un autre côté que plusieurs dizaines de députés iraniens ont proposé de rompre les relations diplomatiques avec la Grande-Bretagne, que Téhéran accuse régulièrement d'ingérence dans ses affaires intérieures, selon la radio publique iranienne, mercredi 13 janvier. Cette initiative est soutenue par quarante élus parmi les deux cent quatre-vingt-dix que compte le Majlis (le Parlement) selon la radio, trente-cinq selon l'agence de presse ISNA. Il n'a pas été précisé si cette proposition ferait l'objet d'un débat et d'un vote au Parlement. Lire la suite l'article Le président du Parlement, Ali Larijani, a déclaré qu'il revenait à la commission des affaires étrangères et de la sécurité nationale de gérer la question des relations avec la Grande-Bretagne. 'Etant donné les actions sinistres du gouvernement britannique envers la nation iranienne, il est du devoir de la commission de la sécurité nationale de prendre une décision sur ce pays (...), et je la remercie d'y travailler', a déclaré M. Larijani, cité par l'agence ISNA. Même si le Parlement votait en faveur d'une rupture ou d'une réduction des relations avec la Grande-Bretagne, la décision devrait être entérinée par le Conseil des gardiens de la Constitution. Les relations entre Téhéran et Londres n'ont cessé de se dégrader depuis la réélection contestée du président Mahmoud Ahmadinejad, en juin, qui a provoqué la pire crise politique en Iran depuis la révolution islamique de 1979. A la fin décembre, l'ambassadeur de Grande-Bretagne à Téhéran avait été convoqué après les critiques émises par le secrétaire aux affaires étrangères britannique, David Miliband, sur la gestion par les autorités des manifestations de l'opposition au cours desquelles huit personnes avaient été tuées.