L'Algérie va importer un million et demi de tonnes de ciment pour répondre aux besoins du marché national. En effet, le groupe industriel des ciments d'Algérie (Gica), en remplacement de l'Industrie des ciments qui n'était autre que la Société de gestion des participations (SGP) du secteur, créée, elle aussi, pour remplacer le holding vient de lancer un avis d'appel d'offres international pour l'importation d'un million et demi de tonnes de ciment Selon l'appel d'offres 450 000 tonnes seront importés par Sodismac via le port d'Alger, et 350 000 tonnes via le port d'Oran. Les ports de Béjaïa et de Annaba quant à eux, vont accueillir chacun 350 000 tonnes. Rappelons par ailleurs que la dernière décision datant de 2009 prise par les sociétés de gestion et de participation (SGP), était d'importer un million de tonnes de ciment. Pour 2010, ces sociétés comptent importer un million et demi de tonnes soit 500 000 tonnes de plus qu'en 2009. Pourtant , les pouvoirs publics avaient annoncé une production locale en plein essor après une série de projets d'extension de cimenteries publiques. La crise de 2009 avait été minimisée et déclarée au début comme étant un simple besoin de rajout de quantité pour combler un déficit de production. Mais là, le déficit s'avère plus important que cela Il est clair en tout cas que c'est loin d'être le fait des spéculations, comme le prétendent certains. Ce sont des crises qui relèvent de l'existence de dysfonctionnements dans la gestion de la filière et de l'absence de stratégie de développement de cette industrie. En termes plus clairs, la production locale est tout simplement insuffisante. Avec 18.000 tonnes/an, on ne peut qu'assurer un équilibre précaire avec la demande du marché national caractérisé par le lancement de nombreux projets d'infrastructures. Il suffit que l'usine de Zahana, à l'ouest, baisse sa production de 40 %, comme c'est le cas, ou qu'une usine soit obligée à un arrêt technique au centre ou à l'est du pays, pour que tout le marché soit déséquilibré. Cela renseigne également sur la situation très critique du secteur du ciment en Algérie qui se trouve dans une situation d'impasse en l'absence d'une prise en charge réelle et efficace des nombreuses préoccupations exprimées. L'opération d'importation de ciment va mobiliser, au minimum, entre 100 et 200 millions de dollars. Une grande somme qui vaut un investissement à long terme, à travers l'équipement et l'extension d'une cimenterie nationale. Par ailleurs, les opérations d'extension et de mise à niveau de cimenteries lancées en plomb avec un montant colossal de 780 millions de dollars d'investissement conclus avec la Banque d'Algérie (BA) n'ont pas réussi à aboutir aux objectifs escompté, soit une production locale conséquente. C'est une autre décision qui n'aura pas d'effet immédiat tel que l'exige la situation actuelle dans la mesure où les investissements ne peuvent être opérationnels qu'à compter de 2012. Ceci en supposant que les études de maturation et d'engineering soient déjà réalisées, autrement ces investissements vont mettre plus de temps pour se concrétiser sur le terrain au moment où les projets du troisième quinquennat devraient être lancés dès cette année. Dalila B.