L'ouverture du capital de quatre cimenteries publiques à hauteur de 35% devrait s'achever avant la fin de l'année en cours. C'est ce que nous avons appris auprès du président de la Société de gestion des participations industrie des ciments (SGP-Gica), Abdelhamid Thamri. Les unités proposées à cette privatisation partielle sont celles de Meftah, Sour El Ghozlane, Zahana et Hadjr Soud et attendent leurs repreneurs. Les dossiers sont pratiquement en phase terminale de préparation, a indiqué ce responsable pour lequel l'étape suivante sera l'étude des offres soumises par le Conseil des participations de l'Etat (CPE). D'après notre interlocuteur, de grandes firmes prétendent prendre part dans ces unités publiques. En effet, Lafarge, leader mondial dans son domaine et autrefois propriétaire de la cimenterie de Raïs Hamidou (Alger), négocie pour une prise de participation minoritaire dans le capital de la Société des ciments de la Mitidja (SCMI), communément appelée cimenterie de Meftah. Filiale du groupe ERCC, cette cimenterie, idéalement située dans le centre du pays, a une capacité de production annuelle d'un million de tonnes. A l'ouest du pays, ce sont les Egyptiens d'Asec Ciment Holding qui veulent s'adjuger les 35% de l'unité de Zahana (à 80 km de Mascara). Récemment, ce groupe avait acquis la totalité des actifs de la cimenterie de Djelfa. La cimenterie de Zahana peut fournir jusqu'à 1,2 million de tonnes par an. De son côté, le groupe italien Buzzi-Unicem s'intéresse aux cimenteries de Hadjr Soud et de Sour El Ghozlane. S'agissant du partenaire social, celui-ci adhère à la démarche d'ouverture, rassure M. Thamri avant de préciser que l'ouverture du capital n'est pas « une fin en soi ». Il s'agit avant tout de trouver des partenaires qui puissent apporter « de la nouvelle technologie et de la croissance », soutient-il. Interrogé sur la valeur marchande des unités publiques du ciment ainsi que sur les niveaux des offres, notre interlocuteur, tout en évitant de répondre, soutiendra que « l'aspect financier n'est pas le plus important dans cette opération ». « Nous avons une approche entrepreneuriale qui s'inscrit dans une dimension de croissance en donnant la priorité au marché national pour permettre de placer le potentiel cimentier algérien à l'international », précise M. Thamri. Sur ce registre, le président de la SGP Gica prévoit, sur la base des investissements en cours de réalisation, d'entamer l'exportation du ciment algérien à moyen terme. « A horizon 2009-2010, nous disposerons d'une production qui oscillerait entre 23 et 24 millions de tonnes par an (public et privé confondus), ce qui nous permettra d'exporter un à deux millions de tonnes ». Les pays du bassin méditerranéen sont la première cible, selon M. Thamri. Même si la priorité reste la satisfaction de la demande en ciment gris, la SGP Gica n'écarte pas la concrétisation d'un ou plusieurs projets dans la fabrication de ciment blanc. Pour cela, il faudrait des gisements de qualité ainsi que d'autres paramètres, tels que l'implantation géographique de la cimenterie. Tout en soulignant que le lancement du secteur public dans la production du ciment blanc n'est qu'au stade de l'« intention », le premier responsable de la SGP Gica donne, néanmoins, un premier indice en signalant que ladite filière sera explorée en partenariat. Il est utile de préciser que la SGP Gica compte trois groupes industriels et commerciaux, à savoir l'ERCE, l'ERCC et l'ERCO qui comprennent 12 cimenteries totalisant une capacité de production de 11,5 millions de tonnes/an, 3 sociétés de commercialisation de ciment et matériaux de construction, 3 sociétés de produits dérivés, 2 sociétés de maintenance industrielle, 1 de production de briques silico-calcaires ainsi qu'une société de promotion immobilière et la Trading Cement Company, toutes deux des filiales du groupe ERCE. En 2006, le secteur public a commercialisé 10,8 millions de tonnes avec une valeur ajoutée de 42%.