En dépit de certaines améliorations liées notamment à la diminution des risques systémiques, la stabilité financière reste "fragile" dans plusieurs pays avancés et émergents durement touchés par la crise, estime le Fonds monétaire international (FMI) dans son dernier rapport sur la stabilité financière dans le monde. Le FMI évoque un risque de krach obligataire qui n'est pas à exclure. Les pouvoirs publics vont donc faire face à un redoutable défi : redresser les comptes publics sans pour autant menacer la reprise imputable au plan de relance. Un avertissement adressé aux pays développés. Il va leur falloir déterminer le " bon moment " pour enlever les béquilles budgétaires à leur croissance. La reprise des marchés boursiers concomitante traduit un certain retour du goût du risque des investisseurs moins inquiets d'un éventuel effondrement de l'activité économique et financière. Et, grâce à cette meilleure conjoncture boursière, le bilan des banques s'est amélioré. Dès lors, le montant des dépréciations d'actifs encore estimée en octobre 2009 à 2.300 milliards d'euros pourrait être inférieure, révèle le FMI. Une nouvelle estimation sera donnée en avril prochain. En revanche, les pertes de crédit issues des engagements dans l'immobilier commercial devraient s'accroître considérablement. A cela s'ajoute le besoin de constitution des fonds propres au regard des nouvelles normes comptables de Bâle. La restauration de la solidité du système bancaire doit se poursuivre. L'échéance est d'autant plus importante que la fin à venir des politiques monétaires très accommodante la nécessite. Or " certaines banques continuent de dépendre " des largesses en liquidités des banques centrales. " Si les faiblesses de ces établissements ne sont pas corrigées parallèlement aux mesures d'accompagnement, le secteur bancaire risque de subir de nouvelles tensions et une perte globale de confiance […] ". La chute d'une banque pourrait entraîner un effondrement total ou partiel du système, craint le FMI L'amélioration de l'état du secteur bancaire reste "particulièrement prioritaire" afin de normaliser le fonctionnement des circuits du crédit, recommande cette institution financière internationale. "Le transfert des risques financiers vers les bilans des Etats et l'augmentation des niveaux d'endettement public aggravent également les risques qui pèsent sur la stabilité financière et compliquent les stratégies de sortie", relève encore le FMI, qui fait remarquer que les flux de capitaux vers certains pays émergents commencent à susciter des "inquiétudes" liées aux pressions sur les prix des actifs et les taux de change. Dans tous les pays, note-t-on de même source, l'objectif est de mettre fin aux interventions exceptionnelles de l'Etat pour évoluer vers un système financier mondial "qui soit plus sûr, mais qui conserve par ailleurs le dynamisme nécessaire à une croissance soutenue".