Une délégation de la Commission européenne entamera une visite de travail de deux jours en Algérie, aujourd'hui. Conduite par Thomas Dupla Del Moral, directeur Proche et Moyen-Orient, Méditerranée du Sud à la direction générale des relations extérieures, cette délégation mènera des consultations avec les autorités algériennes sur l'état et les perspectives de la coopération algéro-européenne. Les deux parties procéderont également à un échange de vues sur la mise en œuvre de la feuille de route relative à l'accord d'association ainsi que sur les échéances prévues à cet égard en 2010. Pour rappel, les principaux éléments de l'accord d'association tournent autour d'un dialogue politique et un dialogue économique réguliers ; l'établissement progressif d'une zone de libre-échange en conformité avec les règles de l'OMC, la libre circulation des capitaux et l'application des règles communautaires de concurrence, le renforcement de la coopération économique, l'établissement d'une coopération sociale et culturelle ; la coopération financière et l'instauration d'un conseil d'association et d'un comité d'association disposant de pouvoirs de décision. Il convient de souligner que l'Algérie demeure insatisfaite, surtout depuis l'entrée en vigueur de l'accord d'association avec l'UE, en 2005. De nombreux officiels algériens n'ont pas manqué,l'été dernier, d'adresser des critiques acerbes à l'endroit des pays de l'UE qui ne se seraient pas montrés coopératifs pour simplifier l'adhésion de l'Algérie à l'OMC et d'avoir été un facteur de blocage dans le processus d'exportation des produits locaux, à l'image de M. Mourad Medelci, ministre des Affaires étrangères qui, lors de la 4e réunion du conseil d'association Algérie-UE, qui s'est tenue au Luxembourg en juin dernier, a mis en avant "un certain nombre de contraintes" qui n'ont pas permis aux opérateurs algériens d'exporter leurs produits vers le marché européen, particulièrement dans la filière alimentaire, au regard, a-t-il dit, du "cadre normatif extrêmement complexe, parfois sévère et décourageant", rappelant que cette coopération s'inscrit dans la conjoncture où l'Algérie, qui vit une phase de transition vers l'économie de marché, avec les changements structurels qui s'imposent sur l'économie nationale, a du arrêter un certain nombre d'objectifs d'un commun accord avec ses homologues européens. Il s'agit en fait d'une assistance européenne pour mener à bien les réformes économiques et renforcer les institutions selon le modèle d'une économie de marché. La formation des ressources humaines, la consolidation d'un état de droit et la bonne gouvernance sont autant de projets envisagés également par l'Algérie dans le cadre de cette coopération.