Le rapport sur la situation des droits de l'Homme en Algérie, établit, par les membres de la Commission nationale de promotion et de protection des droits de l'Homme, sera remis au président de la république avant le 31 mars prochain. D'emblée, le président de la CNPPDH, Farouk Ksentini, invité, hier, de la Chaîne III de la Radio nationale, estime que "les droits de l'Homme ne vont pas bien mais vont mieux". Il constate également que malgré les efforts consentis dans ce domaine ces dernières années, beaucoup reste à faire. Interrogé sur les rapports défavorables pour l'Algérie de certaines organisations internationales, Ksentini a réitéré sa position selon laquelle, ces ONG ne sont pas des références absolues, ajoutant "nous n'avons pas à nous imprégner d'un quelconque complexe". Le rapport de la commission a abordé divers points, comme la situation du secteur de la santé. Les conclusions des membres de la commission sont sans complaisance et brossent un tableau noir. "Nous avons constaté des disparités entre les régions du Nord et du Sud en matière d'accès aux soins". Le travail qui a été effectué dans 85 hôpitaux du pays révèle le manque de moyens en dépit du dévouement du personnel médical. Farouk Ksentini tire la sonnette d'alarme en affirmant qu'"il est plus qu'urgent de trouver des solutions à ce secteur névralgique". Toutefois, il n'omet pas de mettre en avant la volonté politique affichée pour remédier à toutes ces carences, à travers notamment des enveloppes financières conséquentes. A propos de la liste des pays à risque dont fait partie l'Algérie, établie par les Etats-Unis et qui renforce les contrôles des voyageurs à destination de ce pays, le président de la CNCPPDH considère cette décision "d'injuste, inadmissible et pas du tout justifiée". Tout en appuyant les déclarations du ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales qui n'exclut pas le recours au principe de "réciprocité", il a annoncé qu'il a adressé une correspondance à l'ambassadeur des Etats- Unis à Alger sur la question de la liste des pays à risque. Farouk Ksentini est revenu, par ailleurs, sur le dossier des disparus, considéré pourtant "clos" mais que certaines familles de disparus ne veulent pas l'entendre de cette oreille en refusant les indemnisations. Il a déclaré, à ce propos, avoir enregistré leurs doléances et lesquelles seront transmises à qui de droit, soulignant au passage que "toute la lumière doit être faite car ces familles ont été gravement blessées".