Combien faut-il de poulets pour acheter un avion de combat ? C'est l'une des questions sur lesquelles planchent des économistes thaïlandais alors que le gouvernement de Bangkok voudrait pouvoir troquer de la volaille et du riz contre des trains et des supersoniques. Ainsi, la politique des «mécanismes de financement alternatifs» devra permettre à la Thaïlande de mener à bien des «mégaprojets» estimés à 44 milliards de dollars et visant à moderniser les infrastructures de la Thaïlande. Parmi les grands travaux en préparation figurent l'expansion du réseau de transport collectif dans la région de Bangkok, la création d'un système de gestion de l'eau pour l'ensemble du pays et la modernisation de la défense nationale. Par exemple, le ministre de la Défense pense à un troc pour l'achat d'avions de combat de Russie, de Suède ou des Etats-Unis. Bangkok envisage, à cette fin, de proposer des produits alimentaires de base, tels du sucre, du tapioca, du poulet ou des excédents de riz, pour régler au moins une partie de la facture des entreprises étrangères. Une commission spéciale a été mise en place au ministère du Commerce. Lorsqu'il y aura accord sur le pourcentage du montant d'un projet susceptible de faire l'objet d'un troc, la commission prendra une décision sur le produit de base qui sera utilisé pour l'échange.