“La nation dispose de vastes réserves d'épargne oisives” et l'économie nationale est appelée à réaliser un taux de croissance annuel moyen de 8% par la mobilisation de 6 milliards de dollars. C'est en substance ce qui a été relevé lors de la rencontre du ministre des Participation et de la Promotion des investissements (MPPI) avec le chef de l'Etat dans le cadre des auditions que ce dernier a l'habitude de réserver à ses ministres. Le défi est de taille mais semble être à la portée de M. Abdelhamid Temmar qui depuis sa venue à ce poste de responsabilité s'est attelé à mettre en œuvre une politique efficiente en matière de promotion des investissements. L'apport des opérateurs étrangers occupe dans cette perspective une place importante, voire même privilégiée. Pour faire venir ces derniers, une nouvelle organisation avec de nouvelles prérogatives ont été opérées afin d'apporter une réponse concrète aux investisseurs étrangers qui se plaignant de l'éparpillement des centres de décision. Le cadre réglementaire et législatif pour la promotion des investissements, nationaux ou étrangers a été revu. Et du coup, le département de la Participation et de la Promotion des investissements (MPPI) se trouve chargé à la fois du suivi et de la mise en œuvre des réformes de l'Etat, des réformes économiques, du suivi et de la mise à niveau des entreprises et de la politique de promotion de l'exportation, du suivi de l'évolution de l'économie nationale et internationale et de la participation au développement du marché financier. La priorité a été donnée pour la transformation du fonctionnement de l'économie nationale, la réforme du système financier devant permettre l'émergence d'un marché de capitaux actifs et système bancaire moderne. Pour l'émergence d'un marché foncier, quatre axes ont été dégagés. Il s'agit de l'identification de la demande, l'élargissement de l'offre, l'instauration d'un système de prix d'équilibre et la mise en place d'un cadre institutionnel transparent et simplifié où pourraient s'exercer l'offre et la demande. L'offre est aujourd'hui évaluée à près de 23.000 hectares, réparties entre les différentes zones, industrielles et d'activité, et le foncier potentiellement mobilisable à partir des actifs des entreprises publiques dissoutes. Les résultats de cette nouvelle organisation n'ont pas tardé à venir. L'investissement a connu un accroissement durable atteignant, en 2005, 2 255 projets d'investissements représentant un montant de 511 milliards de dinars et prévoyant la création de 78 951 emplois. L'apport des IDE (investissements directs étrangers) a représenté 84 projets, dont 35 en partenariat. De janvier à août 2006, les projets d'investissements déclarés ont atteint 1 530 projets pour un montant de 292 milliards de dinars et 54 400 emplois projetés, mais, force est de constater que l'IDE a, durant la même période, représenté 50% des montants investis pour un nombre d'investissements prévus de 51, marquant par-là l'orientation vers des projets d'une envergure plus importante. Et l'autre source de satisfaction incontestable réside dans le fait que c'est le secteur des industries qui se taille la part du lion avec 52% des projets. Aujourd'hui encore, Temmar tient en plus au réaménagement du processus des avantages pour le rapprocher d'un système déclaratif qui en assure la transparence, à l'institution d'un système simplifié d'éligibilité aux avantages, à la réadaptation du système d'avantages et, enfin, à la réorientation des activités de l'agence chargée du développement de l'investissement. Après avoir longtemps soutenu que le système d'incitation à l'investissement actuel ne répond pas suffisamment aux attentes, le responsable de la MPPI a pensé à la mise en œuvre de la stratégie de promotion de l'investissement. Elle repose sur la mobilisation des sources d'investissement, la promotion des espaces potentiels d'investissement et la transformation structurelle de l'environnement de l'investisseur par la levée des contraintes liées à l'accès au crédit, au foncier économique et à la transparence du marché. C'est dire que le ministre de la Participation et de la Promotion des investissements, Hamid Temmar, a désormais l'essentiel des pouvoirs pour mener à bon port les réformes économiques. Il est doté aussi d'importantes structures de gestion à l'image du Conseil national de l'investissement (CNI) et la Direction pour les grands projets et des investissements étrangers. Celle-ci est chargée "de participer à toute démarche consistant à mobiliser et à favoriser la concrétisation de projets d'investissement présentant un intérêt particulier pour l'économie nationale et ou orientés vers l'exportation".