Nommément visé par une information judiciaire ouverte fin 2003 par le tribunal de grande instance de Nanterre, va-t-il être extradé vers la France? Nouveau rebondissement dans le «feuilleton» Khalifa. Objet d'un mandat d'arrêt européen délivré le 5 mars 2007 à la demande de la juge de Nanterre, Régine Capra, l'ancien patron du groupe Khalifa a été remis en liberté provisoire vendredi dernier, sur décision d'un juge londonien apprend-on de source sûre. Abdelmoumen Khalifa, qui avait été condamné à perpétuité par contumace le 22 mars dernier par le tribunal criminel de Blida, ne sera donc pas extradé, du moins pour le moment, vers la France. Plusieurs étapes ont marqué le séjour forcé du golden boy dans la capitale du Royaume-Uni. Il a d'abord été arrêté le 27 février 2007 par Scotland Yard pour «blanchiment d'argent et séjour irrégulier», avant d'être libéré sous caution début mars. Il avait été interrogé deux fois par la police britannique, le 27 février et le 20 mars, sur des soupçons de blanchiment d'argent, mais il a été laissé en liberté provisoire sous caution jusqu'au 22 mai, date à laquelle il sera de nouveau interrogé par l'unité économique de Scotand Yard. Au moment où à Paris, le tribunal qui devait statuer sur la recevabilité de la demande d'extradition de Mohamed Nanouche a reporté sa décision à une date ultérieure. La chambre d'instruction du tribunal a déjà examiné la demande de remise en liberté de Ghazi Kebache, oncle de Moumen Khalifa et ancien directeur général de Khalifa Bank et de Khalifa Construction. M.Kebache avait comparu le 12 septembre dernier en compagnie de Mohamed Nanouche, ancien directeur général adjoint de Khalifa Bank, dans le cadre de l'examen d'une demande d'extradition émanant du gouvernement algérien. Les deux hommes, arrêtés le 29 mai à Paris, avaient été condamnés par contumace le 22 mars dernier par le tribunal de Blida à 20 ans de réclusion dans le cadre du procès Khalifa. Cependant, pour le cas Moumen Khalifa, les instances judiciaires britanniques n'ont jamais reçu une quelconque demande d'extradition de la part des autorités algériennes, croit-on savoir. D'ailleurs, la célérité avec laquelle la demande d'extradition de Khalifa vers la France a été traitée est justifiée par la défense de l'ex-patron de Khalifa par le fait que l'Algérie n'a jamais introduit une demande d'extradition. Ce qui n'est pas le cas pour Mohamed Nanouche et Ghazi Kebache. Ce dernier a été arrêté par la police française et placé sous écrou traditionnel, sur la base d'un mandat d'arrêt international délivré le 15 mars 2005 par le juge d'instruction du tribunal de Chéraga. Kebache a néanmoins été remis en liberté par la juge de la chambre d'instruction du tribunal de Paris mercredi 19 septembre. Placé sous contrôle judiciaire, il doit pointer au commissariat chaque fin de mois et a pour obligation de ne pas quitter le territoire français. C'est en principe, hier qu'il devait se fixer si la justice française accepte son extradition vers l'Algérie pour y purger sa peine. Le même «régime» est réservé pour Mohamed Nanouche. Arrêté le 29 Août, il sera incarcéré à la prison de la Santé, avant d'être mis en liberté le 12 septembre dernier. Il sera lui aussi contraint de pointer au commissariat tous les quinze jours. La demande d'extradition des deux prévenus, introduite par l'Algérie n'a pas abouti. Pour cause: la chambre d'instruction du tribunal de Paris considère que la demande d'extradition de Kebache et Nanouche, «ne requiert pas les conditions minima pour qu'elle soit satisfaite». Sur un autre chapitre, Abdelmoumen Khalifa qui est nommément visé par une information judiciaire ouverte fin 2003 par le tribunal de grande instance de Nanterre pour «abus de confiance, banqueroute par détournements d'actifs, banqueroute par dissimulation et blanchiment d'argent en bande organisée», va-t-il être extradé vers la France? Une chose est sûre, du moins ce sera pour la seconde éventualité. D'abord, pour le fait que le gouvernement algérien n'ait pas demandé son extradition. Lors d'un point de presse tenu en marge de la réouverture du British Council d'Alger, l'ambassadeur de Grande-Bretagne, M.Andrew Henderson, s'est gardé de répondre en se contentant de répéter: «No comment». Ce qui dénote la complexité d'un dossier qui a tenu en haleine l'opinion publique algérienne.