Dans un rapport publié lundi par la Conférence des Nations unies sur le Commerce et le Développement (Cnuced) qui recommande aux pays en développement de tirer parti des tensions liées à la crise financière mondiale ainsi que des préoccupations suscitées par les changements climatiques et les prix des denrées alimentaires pour se réorienter et avancer vers une croissance propre. A titre de rappel, le rapport sur le commerce et l'environnement affirme que si, selon les idées reçues, les crises économiques doivent être l'occasion d'adopter des mesures d'austérité ainsi que la réduction des coûts, il faut faire l'inverse dans la situation actuelle. En effet, l'urgence de la crise donne aux gouvernements des pays les plus pauvres l'occasion de réorienter leurs ressources vers une croissance plus efficace sur le plan économique, qui non seulement est meilleure pour l'environnement mais aussi plus équitable du point de vue social et plus prometteuse sur le long terme. Autrement dit, de tels progrès sont possibles et abordables avec les technologies existantes, s'ils sont basés sur la stratégie idoine et une politique d'incitation. Selon le rapport, si peu de choses ont été faites dans ces pays, notamment l'amélioration de l'efficacité énergétique, le perfectionnement des méthodes d'agriculture durable et le recours facilité à des énergies renouvelables hors réseau dans les zones rurales qui pourraient apporter beaucoup. Mis à part qu'elles doivent être appliquées avec intelligence, de telles améliorations permettraient de réaliser des économies, voire même de générer rapidement des profits. En outre, une réorientation vers une croissance propre devrait créer des emplois. L'étude qu'a effectuée la Cnuced, soutient que nombre de pays à faible revenu et les moins avancés peuvent procéder à d'importantes améliorations en matière d'efficacité énergétique, et ce pour un coût net négatif. A titre d'exemple, il est possible de recourir à des techniques de constructions rationnelles du point de vue énergétique en utilisant des matériaux locaux, ce qui contribuera dans de nombreux cas à réduire les dépenses de chauffage et autres dépenses connexes. Il a souligné, que la plupart des emplois créés dans le secteur le seront au niveau local et cela souvent dans des petites entreprises, car le secteur de la construction représente déjà 5 à 10 % de tous les emplois au niveau national. Cependant, les programmes d'efficacité énergétique offrent des perspectives particulièrement alléchantes pour les pays sous-développés ainsi que les régions ayant un fort taux de chômage. Ce rapport recommande donc aux gouvernements d'encourager l'agriculture biologique qui répond mieux aux besoins des petits agriculteurs. En effet, les produits issus de l'agriculture biologique sont vendus plus chers, et une récente étude de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) montre que cette forme d'agriculture peut être neutre pour le climat. La Cnuced a formulé, dans ce rapport, 35 recommandations concrètes sur les moyens de supprimer les obstacles institutionnels, économiques et politiques à l'agriculture biologique. Dont un bon nombre porte sur des mesures peu onéreuses. Ce rapport a attesté également que les travaux de recherche et de vulgarisation financés par des fonds publics, devraient dorénavant non seulement être consacrés à l'agriculture durable fondée sur l'écosystème mais aussi développer les énergies renouvelables dans les pays en développement, notamment les panneaux solaires et les éoliennes, par le biais du microcrédit. Pour conclure, la CNUCED, qui exhorte les gouvernements à avoir un rôle bien plus actif en la matière, rappelle que le principal obstacle n'est pas le coût de ces mesures mais l'absence de politique d'incitation appropriée. En effet, pour adopter des politiques industrielles actives, les pays auront peut-être besoin d'une plus grande "marge d'action" que ne leur offrent les règles actuelles du système commercial multilatéral.