La situation du commerce et du développement pour l'année 2009 est passée en revue par la Cnuced, dans un rapport publié hier. Il en ressort des points positifs pour le continent africain, notamment les pays de la région Nord. La Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement, qui s'appuie sur le travail de ses experts, souligne, en effet, que la croissance sera toujours au rendez-vous en Afrique, avec des taux qui divergent d'une région à une autre. Les pays du Nord africain seront les mieux lotis, puisque le taux sera de 3% et de 1% en Afrique subsaharienne. Le niveau de 3%, jugé pour le moins acceptable, au regard de la morosité qui continue de caractériser l'économie mondiale, est le fruit des plans de développement engagés dans ces pays comme l'Algérie. Le nouveau programme quinquennal 2009-2014, dont le coût de l'investissement public est de 150 milliards de dollars, est un des facteurs contribuant à générer la croissance. Néanmoins, la Cnuced estime qu'il sera "quasiment impossible de réaliser les objectifs du Millénaire pour le développement d'ici à 2015". Des objectifs reposant, pour rappel, essentiellement sur la réduction de la pauvreté ou encore le développement de la santé et de l'enseignement dans le continent africain. La Cnuced recommande aux pays africains de "s'engouffrer dans le filon de l'industrie verte". "S'adapter au changement climatique peut être vu comme une source de revenus", souligne le responsable de la division Macroéconomie et Politiques de développement à la Cnuced, Detlef Kotte. Pour lui, il s'agit "d'être parmi les premiers à développer la technologie verte au niveau local" avant de "l'exporter dans un deuxième temps". Par ailleurs, l'organisme onusien a évoqué dans son rapport la croissance du PIB mondial dont le taux redeviendra probablement positif en 2010 mais il ne dépassera sans doute pas 1,6%. La même source explique que "le rebond actuel sur les marchés financiers et les marchés des matières premières pourrait être un rebond temporaire". Plus grave encore, le rapport fait état de la persistance de la crise qui est loin d'être finie. "Sa gravité et son ampleur sont sans précédent et aucun pays n'est épargné", prévient la Cnuced, en estimant que le PIB mondial devrait chuter cette année de plus de 2,5%. Les pays développés seront touchés de plein fouet et leur PIB se contractera en 2009 de 4% et celui des pays en transition de 6%. Quant aux pays en voie de développement, leur croissance devrait tomber de 5,4% en 2008 à 1,3% cette année. Parmi les régions en développement les plus touchées figurent l'Amérique latine, où le PIB chutera probablement d'environ 2% en 2009. Contrairement à l'Asie de l'Ouest où le PIB devrait reculer, l'Asie de l'Est et du Sud devraient afficher une croissance de 3 à 4% cette année. La Cnuced poursuit : "les bonnes nouvelles ne sont pas encore là". Les exportations ne permettront pas de sortir de la crise, puisque le "commerce mondial est censé reculer de 11% environ en termes réels" en 2009. Quant à la consommation, elle est également en berne, en raison de la montée du chômage dans la grande majorité des pays. Un espoir tout de même, "le rebond de l'économie chinoise, au deuxième trimestre de 2009, démontre l'efficacité des mesures de relance par le déficit budgétaire lorsqu'elles sont appliquées rapidement et avec détermination", relève le rapport. Les experts de la Cnuced appellent en outre, à une "plus grande intervention des gouvernements sur les marchés afin de réduire la spéculation". Abdelghani M.