Alger a abrité, hier, une nouvelle réunion préparatoire du comité directeur du Nepad, qui regroupe les représentants personnels des pays membres. La question du développement occupe une grande place dans la feuille de route qui sera présentée au sommet extraordinaire des chefs d'Etat et de gouvernement impliqués dans le processus. Selon le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, M. Messahel, il s'agit de deux principaux points. L'un porte sur l'intégration du secrétariat du Nepad dans la Commission de l'union africaine et l'autre concerne l'intégration de l'Afrique dans le marché mondial. Pour le premier point, M. Messahel a indiqué que le secrétariat du Nepad va être intégré dans l'UA et un nouveau mécanisme sera créé pour s'occuper des programmes de développement et tout ce qui est politique reviendra à l'Union africaine. S'agissant du deuxième point, il sera question du développement du continent noir et de la définition de ses priorités qui portent essentiellement sur la paix, la stabilité et cela en vue du sommet du G8 prévu pour le 6 juin prochain. Concernant l'intérêt que portent les partenaires de l'Afrique au Nepad, notamment, le G8, la Chine, l'Inde, l'Union européenne et les pays latino-américains, M. Messahel a affirmé que la progression du continent sur le terrain du développement durable et de la valorisation de l'ensemble de ses richesses, humaines notamment, doit être reconnue et concrètement accompagnée. D'ailleurs, le président de la République, M. Abdelkaziz Boutefilka, avait plaidé, lors de sommet France-Afrique tenu à Cannes, pour un partenariat portant sur l'accompagnement de l'Afrique dans ses programmes de développement et les nouvelles technologies et sortir de l'idée que le continent africain n'est juste qu'un marché de matières premières. Intervenant à la Radio nationale, M. Messahel a déclaré que le G8 dispose d'un programme spécial Afrique, selon la politique de chaque pays envers ce continent, chose qui ne prend pas en charge les intérêts de ce continent, alors que ce dernier possède son propre programme dans lequel est défini sa vision du partenariat. Il a également souligné que seule la question de la dette a été prise en charge en faveur des pays pauvres, tandis qu'en matière d'investissements directs et de transferts des nouvelles technologies, les démarches restent insuffisantes. Pour ce qui est des financements des projets d'infrastructures, M. Messahel a évoqué la possibilité de renouveler les capitaux africains ainsi que le contrôle des dépenses car, selon le ministre, chaque fois qu'il y a des dons en provenance des partenaires, il faut qu'ils soient utilisés selon les priorités de l'Afrique et non en fonction de certaines politiques adoptées dans le passé par ces partenaires. Il a également évoqué le nouveau climat de partenariat entre les pays africains, dans le cadre de la mise en œuvre des programmes de développement régional. Dans une interview accordée à Xinhua, le chef de l'exécutif du Nepad, Firmino Mucavele, a souligné que les investissements de la Chine et ses projets d'infrastructures en Afrique constituent "une opportunité pour le continent en croissance", ajoutant que le manque d'infrastructures est un grand obstacle à l'expansion des investissements. Il a indiqué que l'Afrique a réalisé une croissance de 5% au cours des trois années passées. Selon M. Mucavele, les investissements directs étrangers en Afrique s'élevaient à 31 milliards de dollars en 2005, dépassant pour la première fois le montant de l'aide directe officielle, et le traitement alimentaire, les textiles et les services de l'Afrique attirent de plus en plus de fonds provenant de pays émergeants comme la Chine. D'autre part, les pays africains ont entamé des réformes sur le plan des lois, et en matière de bonne gouvernance pour améliorer le climat des affaires. Il est à noter que le Nepad identifie, dans son document-cadre stratégique, l'insuffisance des investissements comme le principal problème du sous-développement de l'Afrique et établit un lien clair entre la création de la richesse et le niveau des investissements.