Créé en 2001, le Nepad était censé attirer les investissements étrangers en Afrique, mais six ans après, les réalisations sont peu nombreuses. Les principaux chefs d'Etat impliqués dans le Nepad, dont les présidents sud-africain, Thabo Mbeki, nigérian, Olusegun Obasandjo, ghanéen, John Kufuor, et malien, M.Amadou Toumani Touré, seront présents ce matin au Palais des nations pour assister au sommet extraordinaire du Comité de mise en oeuvre du Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique. Un consensus s'est dégagé entre les dirigeants pour que M.Zenawi prenne la présidence du Comité de mise en oeuvre du Nepad pour succéder à M.Obasandjo, dont le mandat comme président du Nigeria prend fin en avril prochain. Mais ces derniers se rendent à Alger pour autre mission plus stratégique ayant trait aux garanties qu'ils doivent présenter à leurs homologues du G8 pour les convaincre d'investir dans le continent noir. Une première réflexion s'est dégagée, elle concerne l'intégration du secrétariat du Nepad à la commission de l'Union africaine (UA). L'UA et le Nepad se sont lancés, pratiquement, en même temps, a rappelé M.Messahel, dimanche, ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines. Les deux institutions se sont développées simultanément et dans une logique de complémentarité qui devrait s'affirmer par la finalisation de ce processus d'intégration. Le comité de mise en oeuvre du Nepad, s'est rendu compte de ce double emploi entre la commission et le secrétariat du Nepad et a donc réfléchi à cette intégration pour donner une plus grande cohérence à la démarche africaine. Il s'agit d'unir les efforts afin d'entamer la relance du plan d'action du Nepad, gelé dans son chapitre économique à cause du manque de financement. Si M.Messahel s'est réjoui de «l'intérêt» exprimé par les différents partenaires au développement (G8, Union européenne, Chine Japon, Inde,.) vis-à-vis de l'Afrique, force est de constater qu'aucun projet conçu dans le cadre de ce partenariat n'a vu le jour, excepté cette ligne électrique de 330 KV que la Zambie, la Tanzanie et le Kenya se sont engagés à réaliser pour un investissement de 670 millions de dollars. Créé en 2001, le Nepad était censé attirer les investissements étrangers en Afrique, mais six ans après, les réalisations sont peu nombreuses et les frais de fonctionnement importants. Le président sénégalais, Abdoulaye Wade, un des fondateurs de ce programme, avait dénoncé, en juillet 2005, «les bureaucrates» qui dirigent le Nepad et proposé la fermeture de son secrétariat, qui «dépense de l'argent pour rien». Les dirigeants africains doivent discuter aujourd'hui du Mécanisme africain d'évaluation par les pairs (Maep), lancé par le Nepad, en février 2004. Il s'agit d'un système d'évaluation collégial de la «bonne gouvernance» des pays africains, destiné à rassurer et à attirer les investisseurs étrangers. Vingt-cinq Etats africains y ont adhéré. Une délégation du Maep a séjourné du 10 novembre au 5 décembre en Algérie, afin d'élaborer un rapport d'évaluation de la gouvernance algérienne qui sera présenté au prochain sommet de l'UA, en juin. Notons qu'aujourd'hui s'est tenu, également, à Alger, une réunion préparatoire du Comité directeur du Nepad, qui regroupe les représentants personnels des chefs d'Etat membres. C'est le deuxième sommet du genre qu' Alger accueille, après celui tenu en novembre 2004, qui avait traité du renforcement des relations interafricaines et des moyens de «renforcer la cohérence» du Nepad.