Le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, M. Bouabdallah Ghlamallah, a affirmé, jeudi à Alger, que l'Algérie respecte la liberté de culte et qu'elle n'impose aucune restriction à sa pratique mais cette dernière doit obéir aux lois de l'Etat. Il a également souligné, lors de la cérémonie qu'il a présidée, concernant la clôture des travaux du Colloque international intitulé " L'exercice du culte ", qui est un droit garanti par la religion et la loi, que le croyant est en même temps un citoyen et un membre de la société. Comme il a précisé aussi que le fait de soumettre l'exercice du culte à une loi quelconque n'existe pas uniquement en Algérie mais aussi dans tous les pays. Par ailleurs, le ministre a qualifié l'appel à la télévision de la loi régissant l'exercice du culte pour les non musulmans en Algérie d'exagération, tout en incitant ceux qui appellent à cette révision à connaître la mentalité de l'Algérien par le biais de l'ancien archevêque, Mr. Tessier, qui est respectivement élève du cardinal Duval, qui est à son tour ex-archevêque de l'église catholique en Algérie avant et après l'Indépendance, il l'a qualifié comme étant un homme sage. Effectivement, comme l'a indiqué M. Ghlamallah, le cardinal Duval a condamné la torture à laquelle les Algériens étaient soumis, il a notamment était confronté à l'acharnement de l'administration coloniale. Il a ajouté, à titre de rappel, que cet homme a eu un comportement louable à l'égard de l'Etat algérien après l'Indépendance. M. Ghlamallah a précisé que ce colloque de deux jours a atteint ses objectifs majeurs et importants citant notamment l'affirmation de la liberté de culte en Algérie, en soulignant que sa réussite ne résulte pas uniquement du haut niveau scientifique et intellectuel des conférences et débats animés mais plutôt de la franchise et la bonne foi qui ont marqué cette rencontre. Par ailleurs, le ministre a estimé que l'appel adressé aux participants à ce colloque qui a regroupé notamment des ulémas, des personnalités religieuses algériennes et de pays étrangers pour l'établissement des points communs entre les religions en vue d'amorcer le dialogue et la coopération entre les cultures et les civilisations, a constitué une occasion pour des éclaircissements sur la loi régissant les religions en Algérie et rappeler son histoire basée sur la tolérance et le respect de la liberté de culte. Il a également exprimé le souhait que les participants à ce colloque, notamment ceux qui jouissent d'une place prépondérante dans leurs sociétés, puissent transmettre la véritable image de l'Algérie dans leurs pays respectifs qui est une image de celle d'une Algérie rejetant toute forme d'extrémisme et de violence. Dans ce contexte, les participants ont indiqué, dans la déclaration finale, que ce colloque a permis de montrer la véritable image de l'Islam dont le message est dénaturé par certains. Ils ont souligné, cependant, que le peuple algérien a concrétisé, à travers les différentes étapes de son histoire, les hautes valeurs et significations de l'Islam et qu'il a veillé notamment à mettre en exergue son image. Par ailleurs, ils ont tenu à faire remarquer que l'Algérie, qui a souffert de l'extrémisme et du terrorisme, jouit, aujourd'hui, de la sécurité, de la paix ainsi que d'une relance globale. Ils ont, toutefois, exprimé dans leur déclaration finale leur rejet des agressions continues contre les symboles sacrés des musulmans et des chrétiens à El-Qods. ils ont aussi dénoncé les restrictions imposées à la pratique du culte. Le colloque sur l'exercice du culte, à titre de rappel, est un droit garanti par la religion et la loi ; il s'inscrit dans le cadre de l'évaluation de la loi de 2006 régissant la pratique du culte, a indiqué le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Bouabdallah Ghlamallah. Il a déclaré, en marge des travaux de la 2e journée de ce colloque, que ce regroupement est une réponse à ceux qui revendiquent un bilan de la loi de 2006 régissant l'exercice du culte, dans la mesure où il entre dans le cadre d'une évaluation de cette loi après près de 4 années de sa mise en œuvre. Il a notamment ajouté que ceux qui évoquent des aspects négatifs dans cette loi doivent donner des exemples concrets de ce qu'ils avancent. Le ministre a affirmé que, contrairement aux assertions de certaines personnes, cette loi n'est pas venue limiter le champ de la liberté d'exercice du culte en Algérie. En effet, a-t-il précisé, cette loi vise à lutter contre les pratiques extrémistes et marginales dans l'exercice du culte, ainsi que les tendances de nature à exacerber les différences entre les cultes. Par ailleurs, M. Ghlamallah a souligné que l'Algérie est un Etat souverain et personne ne peut lui dicter ce qu'il doit faire dans ce cadre et ce en répondant aux voix qui demandent l'annulation de cette loi. Cependant, le ministre a relevé, tout en affirmant son opposition ferme à la destruction de la salle de culte, que les citoyens qui érigent des lieux de culte sans autorisation doivent cesser de le faire en ajoutant que la réglementation en vigueur sera appliquée dans ce genre de situation.