Le Fonds Monétaire International (FMI) est prêt à venir en aide à la Grèce de la manière qu'Athènes trouvera la plus appropriée, a promis vendredi le directeur général adjoint du FMI John Lipsky en marge d'une réunion de banquiers centraux organisée à Bombay. Cette déclaration intervient au lendemain d'un sommet exceptionnel à Bruxelles lors duquel la situation budgétaire grecque a été longuement évoquée. Les dirigeants de l'Union européenne et de la zone euro se sont accordés pour dire qu'il fallait venir en aide à la Grèce, sans pour autant avancer de mesures concrètes. "Nous nous tenons prêts et nous voulons venir en aide à la Grèce de la manière qui lui semblera la plus appropriée", a dit John Lipsky. L'hypothèse FMI a toutefois été balayée vendredi d'un revers de la main par la ministre de l'Economie Christine Lagarde qui a jugé au micro de RMC et BFM TV que les pays de la zone euro n'étaient pas en situation de devoir faire appel au FMI "Nous ne sommes pas aujourd'hui, au sein de la zone euro, les seize pays de la zone euro, en situation de faire appel au Fonds monétaire international. On n'en est pas là, pas du tout", a-t-elle souligné. Avant elle, le président de la Banque centrale européenne Jean-Claude Trichet avait assuré que la BCE et la Commission européenne joindraient leurs forces pour surveiller l'évolution financière de la Grèce et élaborer" des mesures supplémentaires nécessaires pour maintenir la stabilité de la zone euro"On peut compter sur notre vigilance permanente", a-t-il déclaré en clôture du sommet européen informel réuni à Bruxelles sur cette question. "Je confirme que la BCE travaillera avec la Commission dans cet exercice de surveillance (monitoring) de la mise en oeuvre des recommandations grecques et travaillera avec la Commission en faisant des propositions de mesures additionnelles", a-t-il expliqué à la presse. L'unité affichée jeudi à Bruxelles a toutefois été remise en question par la publication d'un article du Guardian qui écrit dans son édition de vendredi que le principe et les modalités d'un soutien à Athènes sont loin d'avoir fait l'unanimité à Bruxelles. Selon le quotidien britannique, la chancelière allemande Angela Merkel s'est opposée à un sauvetage rapide de la Grèce. Si la France et l'Allemagne ont tenu à afficher leur unité au sortir du sommet, des sources diplomatiques rapportent qu'Angela Merkel, confrontée à une opinion très majoritairement hostile au principe d'une aide à la Grèce, a tué dans l'oeuf l'idée d'un programme précis d'aide à Athènes. Selon ces sources, la chancelière estimerait qu'il appartient à la Grèce de régler ses problèmes d'elle même. "L'Allemagne appuie complètement sur la pédale de frein en ce qui concerne l'aide financière", a déclaré un haut responsable européen au quotidien britannique. "Pour des raisons juridiques et par principe".