Le Fonds monétaire international (FMI) a appelé vendredi à un renforcement du rôle des banques centrales pour garantir la stabilité financière et éviter de réitérer les erreurs commises lors de la crise financière. "Partout dans le monde, les pays s'efforcent de renforcer la résistance du système financier", a déclaré John Lipsky, directeur général adjoint du FMI, lors d'une cérémonie en l'honneur du 150ème anniversaire de la banque centrale russe. "Pour les banques centrales, il s'agit de jouer un rôle plus important pour sauvegarder la stabilité financière." Le débat porte actuellement sur le financement des plans de sauvetage d'établissements bancaires en difficulté, qu'ils soient déjà en oeuvre ou encore à venir. Le FMI doit présenter, lors de la réunion des dirigeants du G20 à la fin de la semaine prochaine, les conclusions d'études sur les options possibles et sur les solutions permettant d'éviter des crises similaires. "Pour l'avenir, l'une des principales tâches, en Russie et ailleurs, consistera à renforcer la surveillance", a expliqué John Lipsky dans son discours, publié par la suite sur le site internet du FMI. "Pour y parvenir, l'autorité de la banque centrale, qui doit mener une surveillance plus étroite (...) devrait être renforcée et ses pouvoirs accrus (...) et les évaluations en matière de gestion du risque améliorées." Pour John Lipsky, les pays émergents qui font face à des flux de capitaux volatils devraient conserver "une attitude pragmatique et ouverte", une phrase qui semble faire référence aux fortes pressions politiques observées en Russie en faveur de l'instauration d'un contrôle des flux de capitaux, auxquelles se sont opposés les dirigeants russes. La banque centrale a ainsi préféré utiliser ses réserves et intervenir sur le marché des changes pour limiter les fluctuations de taux de change. Aussi, Athanasios Orphanides, membre du conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne a indiqué que le fait de se concentrer sur la stabilité des prix a permis aux banques centrales d'employer efficacement des mesures non conventionnelles de politique monétaire pendant la crise financière, mais cela pourrait ne pas toujours suffire à garantir la stabilité financière,. S'exprimant lors d'une conférence à Paris, le gouverneur de la banque centrale de Chypre a indiqué que concevoir un cadre réglementaire approprié constituait le principal défi des banques centrales. Il a déploré l'absence de progrès effectués en Europe pour trouver une solution complète à la crise. Pour améliorer la stabilité financière, les banques centrales doivent disposer d'outils adaptés, a-t-il ajouté. A. Orphanides a notamment cité la possibilité pour les banques centrales de modifier les exigences de capitaux, les ratios d'endettement, les coefficients loan-to-value (montant de l'emprunt rapporté à la valeur de l'actif) et les exigences de marges comme étant des outils qui pourraient permettre de limiter l'instabilité financière. Au sujet de la proposition de la Commission européenne de créer dans chaque pays de l'Union européenne un fonds destiné à financer une faillite ordonnée des banques en difficulté, le banquier central a déclaré que les autorités devraient travailler en collaboration étroite avec les régulateurs nationaux et les banques centrales.