La coopération entre les banques maghrébines s'élargit aux institutions financières et bancaires. Pour la Banque maghrébine du commerce extérieur, BMCE, il s'agit de développer l'activité corporate à travers le montage de transactions financières structurées et le conseil depuis Casablanca et les implantations du groupe BMCE Bank en Europe, afin de financer les projets d'infrastructures et d'investissements menés en Afrique par les entreprises publiques et privées, locales et étrangères. Avec ce nouveau partenariat, le groupe de Othman Benjelloun diversifie les échanges et les investissements entre l'Afrique subsaharienne et le Maroc et, au-delà, avec la région du Maghreb qui sera partie prenante avec la future banque en Algérie et la présente filiale de la banque d'affaires en Tunisie. A noter aussi que BMCE Bank vient d'acheter 35% du capital de Bank of Africa (BOA), un groupe bancaire d'origine malienne mais aux ramifications dans toute la région de l'Afrique de l'Ouest. Aucune information n'a filtré sur le montant de la transaction de la part des responsables. "Cette opération répond à notre stratégie de déploiement sur le continent africain", explique le président Othman Benjelloun à la cérémonie de signature officielle de la convention de partenariat avec BOA, vendredi dernier au siège social de BMCE Bank. Ce partenariat concerne aussi bien les activités de banque commerciale, d'investissement et d'affaires que celles des assurances et des télécoms. "L'enjeu de notre alliance avec le groupe Bank of Africa est de saisir les opportunités de croissance dans l'activité Retail, nourries de la bancarisation de millions d'Africains et leur accès à une offre financière diversifiée", ajoute le P-DG du groupe BMCE Bank. Le système bancaire joue un rôle significatif dans la modernisation du tissu économique du pays et dans la promotion de l'acte d'investir. Ce partenariat ne peut que créer des valeurs grâce, notamment à la multiplication de synergies commerciales et opérationnelles entre les différents pays africains, que par "le modèle de coopération Sud/Sud qu'il représente aux yeux de l'opinion publique marocaine, africaine et internationale", insiste Othman Benjelloun. "C'est aujourd'hui l'histoire d'une rencontre entre ces deux entités qui poursuivent finalement plus ou moins la même idée, celle de construire un grand groupe africain, indépendant et autonome", renchérit Paul Derreumaux, président de Bank of Africa, qui n'a pas tari d'éloges sur son partenaire.