Les clivages entre le monde arabo-musulman, l'Occident et les Etats-Unis, sont une vérité vieille comme le monde. Elle traduit un seul monde qui fait la loi. Deux sociétés qui se perçoivent et interagissant aux niveaux politique, social, économique et culturel. De telles positions, voire parfois des engagements, adoptées par l'Occident ne donnent souvent aucun signe d'apaisement. Depuis plus d'une décennie, le monde traverse une période de "tumultes" qui ne donne pas de raisons ni au monde arabo-musulman en particulier ni au Tiers-monde en général. La triste réalité de ces événements, tout comme la majorité des victimes, sont les pays musulmans et leur peuple ; on est en train de renvoyer inévitablement au monde l'image erronée de l'islam. Qu'en est-il de ce monde musulman ? N'est-il pas capable d'être conscient de son destin comme le furent les Occidentaux ? Qu'est-ce qui fait obstacle à l'unité entre les Arabes et les musulmans ? Ne sont-ils pas de la même religion ? Non, le monde arabo-musulman n'est pas moins conscient que les autres mondes, mais les lacunes, les obstacles, les méfiances et les rivalités sont en chacun de ses peuples et de ses dirigeants. Devant une telle "montagne" de problèmes et de difficultés, les dirigeants doivent en particulier agir vite et efficacement pour sceller cette unité musulmane. Il y a de nos jours un manque d'intérêt pour ce rassemblement et cette solidarité. Une vraie passivité à laquelle on devrait mettre un frein afin de ne pas risquer l'héritage des générations futures. La pente à remonter doit s'orienter vers la " renaissance " pour se consacrer au développement humain en œuvrant à l'allégement de la pauvreté, des disparités sociales, l'éducation, la santé, la justice sociale et l'éradication des conflits politiques. C'est dire, comme le pensent nombre d'observateurs, que l'amélioration des relations entre le monde arabo-musulman et l'Occident tant au niveau global que dans chaque pays, ne peut se faire uniquement par le dialogue. Elle exige le règlement des conflits les plus importants, et en particulier une paix israélo-palestinienne qui associe sécurité et autodétermination. Elle exige aussi la stabilité, la prospérité et la démocratie au Moyen-Orient, en Afrique et en Asie centrale, du Sud et du Sud-Est. Elle nécessite une citoyenneté légale pour les musulmans et non musulmans en Europe, en Amérique du Nord, en Afrique et tout autour du monde marqué par la croissance économique globale, la mobilité et l'accès croissant à l'éducation, la santé et aux nouvelles technologies. C'est dire que le dialogue ne peut remplacer la "volonté politique" et la résolution des problèmes pratiques, mais il peut faciliter la "connaissance" et la "confiance" mutuelle et renforcer les efforts communs pour faire face aux défis globaux. Le rôle de l'Occident et des Etats-Unis en particulier, pour se donner plus de crédibilité dans leur démarche, est primordial dans ce dialogue. Ils sont interpellés à œuvrer conjointement à la résolution juste de tous les conflits politiques et d'accompagner le développement socioéconomique du monde arabo-musulman très démuni.