Après plusieurs tournants pris par la grosse affaire de dilapidation au sein de la Banque de l'agriculture et du développement rural (Badr agence de Birkhadem), qui concerne le détournement de plus de 1200 milliards, la juge a prononcé, hier, son verdict au tribunal de Bir Mourad Raïs. Les peines infligées varient de 2 à 10 ans de prison ferme, en plus du remboursement total des sommes dilapidées, ainsi que le paiement des dommages et intérêts fixés par le tribunal. Par ailleurs, le juge a affirmé que le tribunal a accepté toutes les demandes prononcées par la partie civile, lors du dernier procès, et qui concerne le remboursement des sommes dilapidées, le paiement des intérêts ainsi que la saisie des biens des inculpés. En outre, il faut préciser que l'ex-directeur général de la banque, impliqué dans cette affaire a été condamné lui aussi par la justice. Une peine de 3 ans de prison ferme lui a été infligée. La peine prononcée contre le directeur du groupe Digimax, principal accusé dans cette affaire, est de 8 ans de prison ferme. Tandis que la peine maximal, 10 ans de prison ferme a été prononcé à l'encontre des deux inculpés en fuite. Rappelons que lors du dernier procès, le procureur, dans son réquisitoire, a requis des peines de 6, 8 et 10 ans pour les 25 accusés et 1 million de dinars que a payer chacun d'entre eux comme dommages. La partie civile a exigé pour sa part le rembourseme intégral de la somme dilapidée avec des intérêts, la saisie et la vente des biens de Digimax au profit de la Badr, et un milliard de dinars comme dommages et intérêts. Cette affaire, rappelons-le, remontent à cinq ans, soit entre 2002 et 2005, années où 12 560 milliards de dinars ont été détournés suite à des opérations financières illégales au profit du groupe Digimex qui compte plusieurs entreprises spécialisées dans les matériaux de construction. L'opération a été découverte suite à une enquête effectuée par une commission chargée par l'administration de la banque de vérifier des informations qui lui sont parvenues, faisant état de manœuvres frauduleuses; 25 personnes sont impliquées dans cette affaire, la majorité des cadres de la Badr, dont son P-DG, 9 d'entre elles sont en détention préventive, 14 sous contrôle judiciaire et les deux autres en fuite. La défense a, par ailleurs évoqué deux rapports "officiels" établis par l'inspection des finances en faveur des accusés, et qui ne révèlent aucune "défaillance ou anomalie" dans l'octroi de ces crédits et s'est demandée qui a intérêt à les cacher. A l'heure où nous mettons sous presse, le procès se poursuit encore.