Il y a quatre ans, jour pour jour, les Américains lançaient leur offensive en Irak. Depuis, le régime de Saddam Hussein a été renversé et le dictateur exécuté. Mais les violences continuent avec chaque jour son lot d'attentats. Alors qu'il est sous la pression des démocrates, George W. Bush s'est accroché lundi à son nouveau plan pour l'Irak. Il a mis en garde contre les "conséquences dévastatrices" qu'aurait pour la sécurité des Etats-Unis un retrait rapide des forces américaines de ce pays. “Le moment n'est pas venu de quitter l'Irak", a déclaré lundi George W. Bush dans une allocution, à la veille du quatrième anniversaire de l'invasion de l'Irak. "Il peut être tentant de voir les défis posés en Irak et de conclure que notre meilleure option est de faire nos valises et de rentrer chez nous", a déclaré le président américain. "Si cela peut paraître satisfaisant à court terme, les conséquences pour la sécurité des Américains seraient dévastatrices." Lundi, George W. Bush a donc persisté dans sa stratégie même s'il a reconnu que son plan pour l'Irak "prendrait des mois" pour fonctionner. Annoncé en janvier, ce plan prévoit l'envoi de plus de 20 000 hommes supplémentaires. Actuellement, 140 000 soldats américains sont déployés en Irak. Il a refusé de fixer un calendrier pour le retrait des forces américaines d'Irak, estimant que cette décision dépendrait des commandants sur le terrain et de la capacité des forces de sécurité irakiennes à contrôler elles-mêmes la situation. La chambre des représentants, à présent dominée par les démocrates, s'apprête à débattre d'un texte qui lierait l'adoption de budgets supplémentaires d'urgence pour la guerre à un retrait des troupes d'ici septembre 2008. George W. Bush a estimé que ces manoeuvres relevaient d'une gestion à courte vue de la guerre de la part des législateurs et a menacé d'y opposer son veto. La guerre en Irak a causé la mort de plus de 3.200 GI's et des dizaines de milliers de civils irakiens ont été tués. Lundi, trois voitures piégées et deux bombes ont fait 18 morts et 37 blessés à Kirkouk, dans le nord du pays. L'opinion américaine est de plus en plus divisée sur l'engagement du pays dans cette guerre. La police américaine a arrêté lundi 44 manifestants pacifistes près de la Bourse de New York à Wall Street, devant l'entrée de laquelle ils s'étaient allongés à l'occasion du quatrième anniversaire du déclenchement de la guerre contre l'Irak. "Stop à l'argent, stop à la guerre!", ont-ils scandé alors qu'ils étaient évacués. Les manifestants ont précisé qu'ils dirigeaient leur action contre les principaux fournisseurs du Pentagone, comme Lockheed Martin, Boeing, Northrop Grumman, Halliburton, General Electric. Dimanche, des manifestations avaient réuni plusieurs dizaines de milliers de personnes à New-York et Washington. Certains manifestants brandissaient des pancartes jaunes et noires sur lesquelles on pouvait lire: "Etats-Unis hors d'Irak maintenant" et "N'attaquez pas l'Iran". L'opinion irakienne, pour sa part, est de plus en plus pessimiste selon un sondage pour la BBC, ABC News, ARD et USA Today. Seulement 18% des Irakiens ont confiance dans les troupes étrangères, 78% sont opposés à la présence de celles-ci en Irak et 86% craignent pour la sécurité de leur famille. Ce sondage a été réalisé auprès de plus de 2.000 personnes dans 18 provinces de l'Irak entre le 25 février et le 5 mars.