Le responsable de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique a précisé à l'agence IRNA que «ce réacteur entrera en service d'ici cinq ans». L'Iran a confirmé hier sa détermination à développer son programme nucléaire controversé malgré les pressions internationales, en annonçant la mise en service d'ici cinq ans d'un réacteur de recherche de 20 MGW, une semaine après avoir été sanctionné par l'ONU. «Nous sommes en train de préparer la construction d'un réacteur plus puissant que celui de Téhéran pour produire des radio-isotopes», a annoncé le chef du programme nucléaire iranien Ali Akbar Salehi cité par les médias iraniens. Le responsable de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique (Oiea) a précisé à l'agence IRNA que «ce réacteur entrera en service d'ici cinq ans», dont trois années pour les études et deux ans pour la construction. Selon l'agence Isna, il devrait s'agir d'un réacteur de 20 MGW, dont le lieu de construction n'a pas encore été arrêté. L'Iran dispose actuellement d'un réacteur de recherche nucléaire de 5 MGW construit avant la révolution islamique à Téhéran. M.Salehi a précisé à ce sujet que l'Iran serait en mesure de produire lui-même «d'ici septembre 2011» les plaques de combustibles nécessaires à ce réacteur, selon le site Internet de la télévision d'Etat. Le lancement par Téhéran en février de la production d'uranium enrichi à 20%, officiellement destiné à la fabrication de ce combustible, a déclenché une nouvelle crise avec la communauté internationale qui soupçonne Téhéran, malgré ses démentis répétés, de chercher à se doter de l'arme nucléaire. Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté le 9 juin une nouvelle résolution assortie de sanctions demandant notamment à l'Iran de suspendre l'enrichissement d'uranium. Téhéran a rejeté cette résolution comme les précédentes et a exclu d'arrêter la production d'uranium enrichi à 20%, en dépit de son offre d'échange de combustible lancée en mai aux grandes puissances avec la caution du Brésil et de la Turquie. Cette offre, prévoyant la livraison à l'Iran de combustible pour le réacteur Téhéran en échange de son uranium faiblement enrichi (3,5%), est proche de celle faite en septembre par le groupe de Vienne (Etats-Unis, Russie et France) pour créer un «climat de confiance» autour du programme nucléaire iranien. L'offre du groupe de Vienne avait été rejetée par Téhéran, et les grandes puissances ont accueilli froidement la proposition irano-turco-brésilienne, jugeant qu'elle venait trop tard et que l'Iran cherchait surtout à gagner du temps. Les Etats-Unis ont toutefois rappelé mardi que «la voie diplomatique restait possible» parallèlement aux sanctions si l'Iran prenait «des mesures concrètes pour répondre à ses obligations internationales». M.Salehi a répliqué hier que l'Iran avait lui aussi élaboré une «double stratégie» pour répondre à celle des grandes puissances. «Cette double stratégie est basée d'une part sur la poursuite d'un dialogue honnête» avec la communauté internationale, et «d'autre part la poursuite de notre développement nucléaire, qui est un moyen de résister aux pressions de nos ennemis», a-t-il expliqué. Le chef du programme nucléaire iranien a précisé que Téhéran envisageait, à terme, de construire «plusieurs réacteurs» de recherche pour produire et exporter des isotopes médicaux. M.Salehi avait également réaffirmé samedi que l'Iran prévoyait de construire en 2011 une nouvelle usine d'enrichissement d'uranium en violation des résolutions de l'ONU. Le programme iranien est sous supervision de l'Agence internationale de l'énergie atomique, mais l'Aiea a affirmé dans son dernier rapport en mai ne pas pouvoir certifier que ce programme était purement civil faute d'avoir accès à toutes les informations qu'elle réclame.