La Banque africaine de développement (BAD) est désormais présente sur le sol algérien avec son premier bureau national qui a été inauguré officiellement, jeudi, à Alger (Hydra), par le président de cette institution bancaire régionale, M. Donald Kaberuka, en présence respectivement des ministres des Affaires Etrangères, M. Mourad Medelci, et des Finances, M. Karim Djoudi, ainsi que des chefs de missions diplomatiques des pays membres de la BAD. Avec l'ouverture officielle de son bureau en Algérie, la BAD porte à 25 le nombre de ses représentations opérationnelles sur le continent africain. L'ouverture de ce bureau en Algérie découle de la volonté de renforcer la coopération et le partenariat entre cette institution financière et l'Algérie. " Le bureau national est appelé à jouer un rôle de premier plan dans cette perspective. Il aura pour mission essentielle de renforcer davantage le partenariat fécond qui existe déjà entre la banque et l'Algérie depuis prés d'une quarantaine d'années" a indiqué à ce propos M. Donald Kaberuka. Il dira, dans le même contexte, que la banque en sa qualité de partenaire stratégique de l'Algérie, a eu l'occasion d'être à ses côtés pour l'accompagner dans la mise en oeuvre de certaines de ses réformes. "Si dans le passé, la banque et l'Algérie privilégiaient dans leurs coopération le financement de grands projets d'infrastructures (eau, transports, énergie) et des programmes de réformes qui ont contribué au développement de l'économie algérienne, l'accent est davantage mis, aujourd'hui, sur l'assistance technique, le conseil, la formation ou le renforcement de capacités, les études économiques et sectorielles ainsi que la promotion du secteur privé" a-t-il soutenu, en signalant que l'appui de la BAD sous cette nouvelle orientation, vise à accompagner l'Algérie dans sa réponse aux nouveaux enjeux et s'inscrit dans le cadre des priorités du gouvernement visant à favoriser la diversification de l'économie. Les réformes entreprises par l'Algérie, 4e plus grand actionnaire de la BAD, "ont été poursuivies vigoureusement et avec succès. Les retombées positives d'une gestion prudente des finances publiques, combinées avec une politique volontariste des grands projets structurants, commencent à se manifester", a-t-il affirmé. De son côté, le ministre des Finances, M. Karim Djoudi, a souligné que la mise en oeuvre de cette coopération a déjà démarré avec des opérations en cours dans les domaines de la monétique, des statistiques, des technologies de l'information et de la communication. L'ouverture traduit "l'engagement de l'Algérie à continuer à jouer un rôle de premier plan dans les initiatives régionales, favorisant l'intégration économique du continent". Durant la crise économique mondiale, la BAD a porté son financement aux pays africains de 5,8 milliards de dollars (mds de dollars) par an à 11,6 mds de dollars, selon les chiffres fournis par M. Kaberuka lors d'un point de presse animé à l'issue de l'inauguration. Depuis trois ans, la BAD a augmenté le financement des projets du secteur privé en Afrique, atteignant actuellement le rythme de 1,5 md de dollars/an. Il faut savoir qu'à fin décembre 2009, la banque a approuvé un total de 39 opérations en faveur de l'Algérie pour un montant cumulé de plus de 3,2 milliards USD. Ces opérations ont porté sur 23 projets (dont un dans le secteur privé), une étude, 4 lignes de crédit, 3 programmes d'appui aux réformes, 2 opérations d'urgence et 6 projets d'assistance technique ou d'appui institutionnel. Le bureau d'Alger, désormais opérationnel, permettra de renforcer et d'approfondir le dialogue avec les pouvoirs publics, les opérateurs économiques privés et les autres partenaires et acteurs du développement, dans le but de mieux orienter l'action de la banque sur les besoins prioritaires de l'Algérie. Cette politique de proximité devrait accroître sensiblement l'efficacité de ses opérations au service des bénéficiaires de ses programmes et projets. Par ailleurs, et selon le président de la BAD, l'institution financière a augmenté récemment son capital jusqu'à 200%, celui-ci passant de 32 milliards de dollars à 96 milliards de dollars.