Les équipes du Samu social et des services sociaux de la wilaya d'Alger ont pu transférer pas moins de 2.100 sans-abris durant l'année 2009 vers le centre d'hébergement d'urgence de Dely Brahim où une prise en charge médico-sociale d'urgence leur a été assurée. Selon le directeur général du SAMU social d'Alger, Mustapha Alilat, les équipes du Samu " en collaboration avec les services sociaux de la wilaya d'Alger, ont recueilli 2.099 personnes sans-abris, du 1er janvier au 31 décembre 2009, dont 1.823 hommes, 209 femmes et 67 enfants, qui ont été tous transférés vers le centre de Dely Brahim. Parmi les personnes recueillies figurent des familles entières". Le service mobile d'aide d'urgence social ou SAMU social garantit à ces sans domicile fixe (SDF) une "prise en charge permanente", a assuré M. Alilat, affirmant que le nombre des sans-abris et des personnes assistées "ne cesse d'augmenter". "Notre mission principale est de tenter de soulager la détresse de ces personnes vulnérables et de leur offrir une nouvelle chance de se réinsérer dans une vie normale", a-t-il dit. Selon M. Alilat, 11 équipes travaillent en alternance, sur l'ensemble du territoire de la wilaya d'Alger, dont deux équipes de nuit, afin de venir en aide aux personnes sans abris notamment lorsque les conditions climatiques sont difficiles, a-t-il expliqué. Ces groupes sont composés notamment de médecins, d'éducateurs et de psychologues qui travaillent "d'arrache-pied" dans le but de convaincre les sans-abris de rejoindre les centres d'hébergement d'urgence comme celui de Dely Brahim, a-t-il encore expliqué. "Notre mission est loin d'être facile et nécessite le concours de l'ensemble des autorités compétentes", a estimé M. Alilat tout en expliquant que le secours de rue englobait le travail de repérage et le sens du contact dès lors qu'il convient de "mettre ces personnes en confiance et, des fois, se mettre à leur niveau". Il se traduit aussi par l'évaluation, sur place, de la situation psychosociale et sanitaire de la personne par le truchement de psychologues, d'éducateurs et d'infirmiers, avant que l'équipe prenne la décision collégiale de les orienter vers une structure sanitaire ou les placer dans l'un des centres d'hébergement implanté à Alger. "Les personnes sans-abris se concentrent beaucoup plus dans le centre-ville, et se regroupent de manière naturelle, squattant le mobilier urbain, généralement les trottoirs couverts et autour des sièges des différentes institutions publiques, une façon de se créer une petite défense", fait observer par ailleurs le premier responsable du SAMU d'Alger. Le même responsable a expliqué que la moitié environ de ces sans-abris transférés par la structure qu'il dirige, a été repérée au centre de la ville d'Alger et plus précisément à Sidi M'hamed (1.025 personnes) suivi de Bab El Oued (541 personnes), Hussein Dey (186 personnes) puis El Harrach (90 personnes) et Bouzaréah (82 personnes)". Pour les perspectives d'avenir, M. Alilat a évoqué le projet de reconstruction du SAMU social aux normes internationales, et en fonction des profils des populations y résidant. Ce projet devrait, selon M. Alilat, prendre en charge toutes les catégories sociales, afin de parer à tous les problèmes de violences. Le siège du centre du SAMU social d'Alger, situé à Dely-Brahim avec une capacité d'accueil de 200 personnes, vit une mixité sociale, sanitaire et de genre qui est "à l'origine de la promiscuité, source de violences entre les personnes hébergées". Pour pouvoir reconstruire ce siège, "la wilaya d'Alger a mis à disposition une somme de 88 millions DA, tandis que les études ont été finalisées, le projet est fin prêt et sera lancé incessamment", a-t-il encore informé.