Le quatorzième sommet des chefs d'Etat et de Gouvernement de l'Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa) s'est tenu samedi à Bamako où il a été beaucoup question du bilan de la situation économique de l'union, au cours de l'année écoulée et les défis à relever pour bâtir en commun l'espace économique et politique viable. Au terme des travaux de la 14è session ordinaire de la conférence des chefs d'Etat et de Gouvernement de l'UEMOA la volonté politique a été ainsi réaffirmée de mettre en œuvre tous les chantiers et les réformes engagés pour la réalisation de l'intégration régionale. La rencontre organisée dans la capitale malienne, a enregistré la présence des six présidents, ceux du Sénégal, de la Guinée-Bissau, du Burkina Faso, du Togo, du Bénin et bien sûr de celui du pays d'accueil, Amadou Toumani Touré dont le mandat à la présidence de l'Union vient d'être renouvelé. Au sortir d'une année 2009 tumultueuse, fortement marquée par une crise économique internationale qui a freiné les performances économiques, la conférence de Bamako a été l'occasion pour les pays membres de tirer le bilan globalement jugé satisfaisant grâce à des mesures nationales et communautaires. La mise en œuvre du programme d'apurement des arriérés de paiement intérieurs des Etats a permis de mobiliser et d'injecter dans l'économie régionale, près de 707 milliards de FCFA en 2009. Et les signaux de reprise de l'activité économique, annoncés pour 2010, font nourrir l'espoir au sein de l'union pour une amélioration de sa croissance économique autour de 4 % contre 3 % en 2009. Toutefois, malgré cette lueur, les autorités de l'union sont conscientes surtout des défis à relever pour que cette relance économique soit effective et contribue efficacement à lutter contre la pauvreté. L'UEMOA, que préside Amadou Toumani Touré, président du Mali, a été créée à Dakar en 1994. Elle réunit le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d'Ivoire, la Guinée-Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo. Elle veut construire un marché commun où les personnes et les marchandises circulent librement, où la législation soit harmonisée et où les marchés financiers soient intégrés. Vaste programme pour une région où pour le moment le seul dénominateur commun est la monnaie, le franc CFA, à parité fixe avec l'euro (1 euro égale 655,90 francs CFA). Grâce à cela et au fait que 90 % de ses échanges sont réalisés dans la zone euro, l'UEMOA a bien résisté à la crise. Mais la région est très pauvre. Son produit intérieur brut ne dépasse pas 3,3 milliards d'euros. Et ses matières premières sont inégalement réparties. "La demande mondiale des produits que nous exportons a reculé. Les cours internationaux se sont repliés à l'exception de l'or et du cacao. Les transferts de fonds de nos travailleurs émigrés ont baissé. Les crises alimentaire et énergétique ont éprouvé le pouvoir d'achat des ménages", insiste Amadou Touré.