L'Algérie sera ''libérée" dès juin prochain de l'importation d'alevins pour l'aquaculture, dont la plus grande partie est actuellement acquise de l'étranger. C'est ce qu'a affirmé dimanche à Sétif, le ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques, Smaïl Mimoune en visite de travail dans la capitale des hauts plateaux. Smaïl Mimoune a assuré que la réception de la retenue collinaire de Zairi, dans la commune d'El Ouricia (nord de Sétif), ainsi que celle du barrage de Sidi Bel-Abbès, ''permettront de couvrir les besoins des plans d'eau d'est en ouest, fourniront en alevins les exploitations agricoles pratiquant l'aquaculture et pourront même exporter des surplus''. Visitant des exploitations agricoles et des fermes aquacoles, il a également indiqué que l'eau utilisée pour l'élevage des alevins ''permettra aussi d'augmenter les rendements agricoles, du fait de sa richesse en matières organiques et minérales, surtout s'agissant du tilapia''. L'Algérie, a-t-il rappelé, a importé, en 2006, 18 millions d'alevins, en particulier de la carpe royale pour un montant de 40 millions de dinars. Le ministre a inspecté, au cours de sa tournée à Sétif, une ferme aquacole rurale dans la commune d'Ain Lahdjar (Sud de Sétif) où il a visité les bassins d'élevage du tilapia, de la carpe et du poisson-chat. Des espèces dont l'élevage a assuré une production d'une tonne en 2009 au niveau de cette exploitation qui produit également des aliments pour poissons et pratique l'insémination artificielle. Dans la même unité, le ministre s'est intéressé à la production de fromage avec une capacité de 30 quintaux par mois, produits grâce au concours d'experts hollandais venus assurer la formation du personnel de cette ferme. Dans la commune d'El Ouricia, M. Mimoune a visité une unité de production d'alevins, ainsi que la retenue collinaire située non loin de là et qui attire de nombreux pêcheurs à la ligne depuis le lâcher de poissons dans ce plan d'eau inauguré fin 2009 après avoir été aménagé avec le concours d'experts hongrois. Dans la commune de Hammam Guergour, le ministre s'est rendu dans la zone de Oued Es-Sebt où il a visité une autre exploitation agricole intégrée pour l'aquaculture qui a produit, en 2009, deux tonnes de poisson d'eau douce. Il faut dire que l'Algérie dispose d'un potentiel hydrique très important, dont la quasi-totalité reste inexploitée. Les possibilités de développement de la filière d'activité aquacole sont considérables sur les plans des ressources naturelles et humaines, l'Algérie dispose de potentialités naturelles significatives sur tout le territoire national (littoral & intérieur du pays) le ministère de la pêche avait mis en place sur 5 années un plan national de développement de la pêche et de l'aquaculture. L'objectif du plan de développement de la pêche et de l'aquaculture est l'amélioration de la situation nutritionnelle et du revenu des populations par le développement de la production qui doit être planifiée dans le but d'une rentabilité micro-économique et de compétitivité. L'objectif retenu pour l'an 2015 est la consommation de 6kg/ha/an. De ce fait, la production devrait passer à 260 000T dont 20 000T proviendrait de la pêche continentale, et 30 000 à travers l'aquaculture. De ces 20 000T, 13200T seraient assurées par le projet de la Banque africaine de développement (BAD). L'extension de cette activité couvrira le reste de la production. Aussi, les méthodes à utiliser pour atteindre cet objectif et permettre une exploitation rationnelle des plans d'eau est la mise en œuvre d'un ensemble d'actions permettant l'accroissement des ressources halieutiques par le développement de l'aquaculture et de la pêche continentale en valorisant les potentialités existantes. Actuellement, le programme lié à l'importation d'alevins tire à à sa fin en attendant les résultats en matière de production d'ici quelques années.