L'Algérie ambitionne de produire 53.000 tonnes de poissons de l'aquaculture. Le ministre de la Pêche, M.Smail Mimoune, a estimé que l'avenir des ressources halieutiques est dans l'aquaculture. «Les ressources halieutiques ne suffiront plus aux besoins d'une population en constante progression», a-t-il soutenu lors de son passage sur les ondes de la chaîne I de la Radio nationale. Insistant sur la nécessité de recourir à l'aquaculture pour pallier le déficit en matière de consommation de poisson en Algérie, M.Mimoune justifie ce recours par les prévisions des scientifiques qui avancent qu'à l'horizon 2030, la population du monde augmentera à 2 milliards d'habitants. D'où la nécessité d'une méthode «scientifique» de production, en l'occurrence l'aquaculture, pour «subvenir» à la demande grandissante du consommateur, compte tenu de la «surexploitation» des ressources halieutiques par la pêche maritime «irrationnelle». Reconnaissant que l'Algérie regorge d'inestimables richesses halieutiques, l'invité de l'émission hebdomadaire «Al Wajiha» se félicite des efforts de l'Etat consentis au profit de ce secteur névralgique. Brossant un tableau de la situation, le ministre fait savoir que l'Algérie dispose de plus de 280 sites potentiellement «propices» à l'aquaculture. Ces sites se trouvant en particulier à l'intérieur du pays, ont été découverts grâce aux études réalisées en 2003, en collaboration avec un bureau d'études allemand. Rien que pour l'aquaculture, devenue désormais le cheval de bataille du ministère de la Pêche, le ministre met en avant la réalisation de plusieurs projets, dont certains sont en voie d'achèvement à Bordj Bou Arréridj, Ouargla et Saïda. Ainsi, le projet d'Azzefoun à Tizi Ouzou sera «productif» dès juin prochain tandis que celui de Aïn Témouchent a atteint un taux d'avancement de 95%. «Nous avons réalisé des résultats satisfaisants», se félicite Smaïl Mimoune. L'Algérie qui produit actuellement plus de 150.000 tonnes ambitionne d'atteindre la production de 53.000 tonnes de poissons grâce à l'aquaculture. Au chapitre de la formation, l'invité de l'émission juge que son département «a tout fait» pour accompagner les jeunes pécheurs et investisseurs. Cette volonté de prendre en main l'aquaculture se traduit, selon le ministre, par la création de plusieurs centres de formation et d'orientation à travers le pays. De même, enchaîne-t-il, certains centres de formation, à l'exemple de celui d'Alger, sont promus au rang d'instituts supérieurs où sont dispensés des formations spécialisées dans les techniques de la pêche maritime et continentale, en citant entre autres l'école de Collo, à Skikda. En réponse à une question relative à la pêche «illégale» et au recours à l'usage de la dynamite, le ministre rappelle que la loi interdit cette méthode, tel que convenu, en 2001, lors de la rencontre de Rome. Et dans la perspective de mettre un terme à ces agissements illégaux et «traquer» ces pêcheurs illicites, M.Mimoune avoue que son département compte créer une «police» dite de la pêche. Cette police, précise-t-il, va travailler aux côtés des gardes-côtes en attendant la finalisation du statut de la police de pêche prévue pour le 24 de ce mois. Une fois celui-ci finalisé, le nombre de policiers sera de cinq dans chaque port de pêche. Enfin, à propos du corail, le ministre rappelle que le décret promulgué en 1995 autorise la pêche durant 5 ans successifs et prévoit, ensuite, une suspension pendant 15 ans de l'exploitation, période nécessaire pour que le corail puisse se régénérer. D'autre part, le ministre affirme que son département mène, avec le concours d'un bureau d'études français, une étude (1,7 millions d'euros) pour l'élaboration d'une cartographie du corail sur nos côtes.