Les exportations chinoises devraient augmenter de 8% en 2010, tout en restant dans une situation difficile, a déclaré lundi le ministre de l'Industrie et des Technologies de l'information, Li Yizhong. Il faudra du temps pour que les exportations du pays retrouvent leur niveau d'avant la crise, a indiqué Li Yizhong lors d'une réunion du ministère, attribuant la situation préoccupante au protectionnisme international et au fait que les exportations chinoises dépendent trop des marchés étrangers. Cette prévision est largement inférieure à la hausse de 17,2% enregistrée en 2008, année où le taux de croissance des exportations est tombé sous le seuil des 20% pour la première fois depuis sept ans. Bien que la Chine ait dépassé l'Allemagne pour devenir le premier exportateur du monde, les exportations chinoises ont baissé de 16% en 2009, suite à la chute de la demande étrangère. Li Yizhong a également souligné que la Chine maintiendrait la stabilité du yuan, la pression internationale exercée sur la Chine pour renforcer le yuan ayant été intensifiée par la hausse des exportations du pays. Notons que l'Allemagne a cédé sa place de premier exportateur mondial à la Chine en 2009. aussi, le cèdera bientôt à la Chine son titre de deuxième économie mondiale conquis il y a 42 ans. L'économie japonaise s'est contractée de 5,0% en 2009 tandis que la chinoise a crû de 8,7%. Malgré cela, le Japon a conservé une légère avance, avec un produit intérieur brut (PIB) nominal de 5.085 milliards de dollars contre 4900 milliards pour la Chine. La plupart des économistes prédisent que le Japon, dont l'économie arrivée à maturité stagne et dont la population diminue rapidement, sera dépassé en 2010 ou 2011 par son voisin émergent aux 1,3 milliard d'habitants. Par bien des aspects, la situation actuelle de la Chine rappelle celle du Japon lorsqu'il avait, en 1968, ravi à l'Allemagne de l'ouest le titre de deuxième économie du monde. L'exploit du Japon, réalisé grâce aux succès de son secteur exportateur, avait forcé le respect mondial. Mais il avait aussi engendré de vives tensions commerciales, alimentées par des accusations de sous-évaluation du yen, ainsi que de sérieux problèmes de pollution. Puis, l'éclatement à la fin des années 1980 d'une gigantesque bulle spéculative immobilière et boursière avait précipité le Japon dans une stagnation dont il ne s'est jamais vraiment remis.