Certes, en tant que pays en développement l'Algérie n'a jamais été une grande puissance économique pour qu'elle se pose les mêmes questions que se posent les grandes puissances, mais suivre le modèle, le même modèle qu'elles, le libéralisme, nous empêchera certainement de sortir de la crise car ce ne sont pas les mêmes potentialités, technologiques surtout, ni les mêmes compétences en matière de maîtrise de la technologie que les pays industriels. Au Japon, il y a presque deux décennies, il y a eu une crise bancaire consécutivement à l'éclatement de la bulle immobilière et qui avait entraîné une stagnation durable de toute l'économie. A l'époque déjà, les économistes estimaient que les bulles assises sur l'immobilier sont encore plus dangereuses que celles qui se forment sur le marché des actions. Avec la crise financière internationale, il s'est avéré qu'il ne suffit pas de disposer de grandes capacités industrielles, performantes même, pour évoluer facilement dans le capitalisme mondial dominé par les marchés financiers et l'économie des services. C'est plutôt la stabilisation des marchés financiers qui est la "clé du problème". Mais, quand il n'y a pratiquement aucune capacité industrielle, grande ou petite, la mondialisation, la récession économique des grandes puissances et leurs implications sur notre pays devraient nous inciter plutôt à nous demander quel devrait être le modèle économique et social que nous devrions créer, ou en adopter un autre sachant que le modèle libéral tel qu'il fonctionne n'est pas une réussite. Dans ces pays, même en cas de crise la recherche n'est pas suspendue, ni même altérée car elle permet les innovations nécessaires justement pour en sortir. Ces pays ont également une capacité manufacturière et s'assurent la création de grandes richesses malgré qu'ils soient importateurs de matières premières minières et énergétiques. En outre, c'est dans ces pays que se déposent les grandes fortunes dans le monde, y compris et surtout celles des pays arabes. Ces pays possèdent également un secteur performant, tourné vers l'extérieur et un secteur manufacturier non performant, consommateur d'une grande main-d'œuvre, tourné vers la consommation intérieure.