La "liste négative" des produits interdits à l'importation par l'Algérie auprès des pays membres de la Zone arabe de libre-échange (Zale) a été revue à la hausse, le 15 janvier dernier, pour atteindre 1.511 produits, a appris, hier, l'agence APS auprès des Douanes algériennes. En effet, trois cent soixante-dix (370) nouveaux produits ont été ajoutés à la première liste (1.141 produits), appliquée par l'Algérie depuis le début de l'année en cours sur un total de près de 6 000 produits enregistrés dans la nomenclature du tarif douanier algérien. Selon la même source, il a été procédé à la révision de cette liste négative, après avoir enregistré des réclamations des opérateurs économiques auprès du ministère du Commerce, de l'administration des Douanes et de la Chambre algérienne du commerce et de l'industrie (Caci). Mettant en évidence que cette liste négative avait été établie par la Caci en collaboration avec les opérateurs économiques et avalisée par le Premier ministre, elle comprend plusieurs catégories de produits que l'Algérie veut interdire à l'importation de cette zone pour une durée de trois à quatre années. A noter qu'il s'agit particulièrement "des filières de production qui sont menacées par ces importations" qui doivent être protégées pour une durée déterminée telles que les produits de l'industrie agroalimentaire, les produits agricoles, le textile, papier et carton et l'électroménager. Selon les déclarations de plusieurs chefs d'entreprises après une année d'adhésion de l'Algérie à cette zone (janvier 2009), les opérateurs économiques demandent "une révision de l'accord " après avoir constaté que ces importations constituaient une "menace réelle pour leur production", et même "un risque de fermeture de leurs entreprises". Par ailleurs, dans une déclaration faite récemment par le ministre du Commerce, les mesures qui ont été prises c'est dans le but de donner plus de temps aux entreprises qui ont bénéficié de la mise à niveau pour se préparer à la concurrence. D'autres part, il est à relever que des mesures similaires ont été prises par d'autres pays membres de la Zale et de nombreux pays arabes avaient bénéficié d'une liste de produits interdits à l'importation dans le but de protéger leur production nationale. Il s'agit notamment du Maroc (804 produits), de l'Egypte (709), de la Syrie (255), de la Tunisie (161), du Liban (41) et de la Jordanie (35), rappelle-t-on. C'est dans ce sens que l'Algérie avait proposé que la délivrance du certificat d'origine du produit exporté vers les pays de la Zale soit effectuée au niveau de la même instance dans tous les pays arabes, contrairement à ce qui se fait actuellement où le document est délivré dans certains pays par le ministère du Commerce, dans d'autres, par les chambres de commerce et d'industrie. A ce propos, le directeur du contentieux à la direction générale des Douanes, M. Mokhtar Bourmad, avait déclaré récemment que "l'Algérie a recommandé l'obligation aux opérateurs économiques désireux d'exporter leurs produits dans le cadre de la Zale, de mentionner toutes les indications sur la marque et l'origine de ces produits lors de leurs dédouanement afin d'identifier le pays d'origine". Selon lui, près de 60% des marchandises qui transitent par la Zale ne comportent pas de mention du pays d'origine lors du dédouanement. A titre de rappel, les exportations algériennes vers la Zale ont chuté de 49,44%, passant de 246,7 millions de dollars à 124,7 millions de dollars en 2009. Alors que les importations, quant à elles, ont augmenté de 46,6% pour totaliser 1,6 milliard de dollars. Selon les Douanes, le manque à gagner en droits de douanes résultant de l'octroi des avantages préférentiels aux marchandises des pays de la Zale est évalué à 10,4 milliards de DA, selon les Douanes.