Après plusieurs discussions avec les opérateurs nationaux, le gouvernement algérien a fini par céder aux pressions de ces derniers et ajoute 370 nouveaux produits interdits à l'importation. Le gouvernement cède à la pression des opérateurs économiques. Après avoir fait la sourde oreille au lendemain de l'adhésion de l'Algérie à la Zone arabe de libre échange (Zale), le gouvernement revient à de meilleurs sentiments. Il prête une oreille attentive aux réclamations des opérateurs nationaux qui ont qualifié une telle démarche de «danger sur l'économie nationale». Ainsi, le gouvernement vient de réviser «la liste négative» des produits interdits à l'importation par l'Algérie auprès des pays membres de la Zale. Trois cent soixante-dix (370) nouveaux produits ont été ajoutés à «la liste négative». Le nombre de produits interdits d'importation passe, ainsi, de 1141 à 1511 produits. Cette décision a été prise à la suite de nombreuses réclamations émanant des opérateurs nationaux auprès du ministère du Commerce, de l'administration des Douanes et de la Chambre algérienne de commerce et d'industrie (Caci), a rapporté l'APS, citant une source douanière. La révision de la liste négative, qui comprend plusieurs catégories de produits que l'Algérie veut interdire à l'importation de cette zone pour une durée de trois à quatre années, a été avalisée par le Premier ministre Ahmed Ouyahia. La même source dévoile que les produits interdits sont divers, mais la liste comprend notamment les filières de production qui sont menacées par ces importations. Il s'agit, entre autres, de produits de l'industrie agroalimentaire, les produits agricoles, le textile, papier et carton et l'électroménager. L'adhésion de l'Algérie à cette zone, en janvier 2001, a suscité à la fois polémique et craintes dans les rangs des opérateurs économiques nationaux. Pour ces derniers, une telle démarche menace réellement la production nationale et portera atteinte à l'économie du pays. Pis encore, quelques opérateurs avaient dénoncé l'importation des produits, fabriqués en Algérie, auprès des pays arabes qui bénéficient des exonérations fiscales. C'est ce qui a poussé bon nombre de patrons à dire que ces importations risquent de les pousser à fermer leurs entreprises. Ces réclamations n'ont pas été prises en compte par le gouvernement. Pour ce dernier, la Zale ne constituait pas une menace pour la production nationale. Le ministère du Commerce a expliqué qu'une telle démarche a été prise dans le but de donner plus de temps aux entreprises qui ont bénéficié de la mise à niveau pour se préparer à la concurrence. L'interdiction de l'importation de quelques produits auprès de la Zale n'est pas propre à l'Algérie. Plusieurs autres pays membres de la Zale ont pris des mesures similaires. On cite, notamment, le Maroc (804 produits), l'Egypte (709), la Syrie (255), la Tunisie (161), le Liban (41) et la Jordanie (35). Dans le but de protéger l'économie nationale, l'Algérie avait proposé que la délivrance du certificat d'origine du produit exporté vers les pays de la Zale soit effectuée au niveau de la même instance dans tous les pays arabes, contrairement à ce qui se fait actuellement où le document est délivré dans certains pays par le ministère du Commerce, dans d'autres, par les Chambres de commerce et d'industrie.