La Russie est "prête" à des sanctions contre l'Iran, au cas où les négociations n'aboutissent pas à sortir le dossier nucléaire iranien de l'impasse, à condition que les sanctions n'affectent pas la population iranienne, a indiqué lundi le président russe Dmitri Medvedev, en visite d'Etat en France. La Russie s'efforçait d'éviter des mesures de sanctions à l'encontre de l'Iran, tout en appelant ce dernier à poursuivre un programme pacifique, ce qui n'a pas porté de fruits, a déploré le président russe après une rencontre avec son homologue français Nicolas Sarkozy à l'Elysée. "La Russie est prête, avec nos partenaires, à réfléchir à l'introduction de sanctions", a-t-il indiqué, ajoutant que celles-ci doivent être "bien pesées" et "intelligentes", et ne visent pas la population iranienne. M. Sarkozy a indiqué pour sa part que les positions française et russe sur la question du dossier nucléaire iranien étaient extrêmement proches, et s'est félicité de la "très grande identité de vue" entre les deux pays concernant les importantes questions internationales. Les États-Unis et leurs alliés occidentaux accusent l'Iran de développer en secret des armes nucléaires sous le couvert d'un programme nucléaire civil. L'Iran a toujours démenti cette accusation, affirmant que son programme nucléaire avait uniquement des visées pacifiques. Récemment, l'Iran a décidé de produire de l'uranium hautement enrichi d'une pureté de 20 %, une initiative qui a provoqué une nouvelle vague de critiques sur la scène internationale et qui a incité les États-Unis, soutenus par plusieurs pays occidentaux dont la France, à chercher une quatrième série de sanctions contre Téhéran dans le cadre du Conseil de sécurité des Nations unies. Le chef de l'Etat russe effectue depuis lundi une visite d'Etat de trois jours en France pour marquer un nouveau rapprochement entre les deux pays dans de divers domaines. Le président français Nicolas Sarkozy a indiqué que la France et la Russie avaient débuté lundi des "négociations exclusives" sur l'achat par Moscou de quatre navires de guerre français de type Mistral. Il s'est exprimé ainsi lors d'une conférence de presse conjointe à Paris avec son homologue russe Dmitri Medvedev en visite à Paris. Il faut dire que les deux parties sont entrées " en négociations exclusives" pour quatre navires de guerre Mistral, a affirmé M. Sarkozy, ajoutant que ceux-ci seraient fournis à la Russie "sans équipement militaire". Le 8 février, le ministère français de la Défense avait annoncé avoir examiné la demande de Moscou sur l'achat des quatre BPC de type Mistral, à laquelle une réponse pourrait être faite par "les plus hautes autorités de l'Etat dans les prochaines semaines".