S'exprimant en marge d'une rencontre sur le statut de l'opérateur économique, le ministre du Commerce, El Hachemi Djaâboub, a indiqué que l'Etat a prévu plusieurs mesures de régulation des prix des produits alimentaires de large consommation pour le prochain Ramadhan, dans le cadre de la lutte contre la spéculation et la hausse des prix caractérisant habituellement ce mois sacré. Aussi, le ministre a indiqué à la presse que l'Etat va autoriser l'importation de viande ovine fraîche en prévision du mois de Ramadhan. "Pour les mois de juillet et août prochains, nous allons autoriser l'importation de 10.000 tonnes de viande ovine fraîche", a-t-il précisé. A cet effet, il a appelé les opérateurs économiques et les importateurs concernés à prendre attache avec son ministère et celui de l'Agriculture pour prendre connaissance des démarches à suivre. De plus, pour contenir la flambée des prix durant ce mois sacré, les pouvoirs publics comptent mettre à contribution la Société de gestion des participations de la production animale (SGP Proda) représentée sur le terrain par six points de ventes couvrant les régions d'Alger et de Blida. Selon le ministre, la SGP Proda sera chargée également de faire un stock "suffisant" en viande blanche en achetant localement et sera également chargée d'importer le citron pour le Ramadhan afin d'éviter que le prix de ce produit n'atteigne un pic comme ce fut le cas en 2009 où le citron avait été cédé à 400 DA le kg. Pour sa part, l'Office national interprofessionnel du lait (Onil) devra axer ses efforts pour arriver à constituer un stock supplémentaire en lait de 3 mois au moins, en prévision du Ramadhan, a ajouté M. Djaâboub. Concernant le blé, le ministre du Commerce a appelé les professionnels de la filière céréaliculture de cesser l'importation de blé dur en raison de la bonne production de cette catégorie en 2009 (61,2 millions de quintaux de céréales, dont 24,3 millions qx de blé dur, 11,3 millions qx de blé tendre, 24 millions qx d'orge et 1,4 million qx d'avoine) et de s'approvisionner auprès de l'Office algérien interprofessionnel des céréales. Par ailleurs, M. Djaâboub a indiqué que son département a établi, après concertation avec la Chambre algérienne de commerce et d'industrie (CACI) et les opérateurs économiques, une liste négative de 1 294 positions tarifaires dans le cadre de la zone arabe de libre-échange (Zale). Il a souligné, dans ce contexte, que cette liste a été établie conformément à l'article 15 de la convention de la Zale qui permet à chaque Etat de proposer une liste négative à exclure des avantages douaniers de la Zale. "La liste négative ne signifie pas une interdiction de l'importation des produits arabes, mais une exclusion de ces produits des avantages douaniers", a-t-il précisé. Le ministre a fait savoir, à ce titre, que l'Algérie a envoyé au Conseil économique et social de la Ligue arabe (CES) sa liste négative qu'elle compte défendre lors de la session de ce conseil en septembre prochain. "Nous allons demander que la suspension temporaire de cette liste soit accordée à l'Algérie pour une durée de 3 à 4 années afin de permettre à l'entreprise algérienne de se mettre à niveau et à être compétitive vis-à-vis de ses homologues arabes", a-t-il affirmé. Selon le ministre, l'Algérie a importé 252 produits arabes en 2009, ajoutant que le montant des importations algériennes auprès de la Zale a atteint 1,5 milliard de dollars en 2009 (année de la mise en oeuvre de l'accord) contre 1,1 milliard de dollars en 2008. "La quantité (des produits importés) est pratiquement la même, c'est le montant des importations qui a augmenté en raison de l'existence de pratiques frauduleuses'' à travers les majorations des factures par des importateurs fraudeurs, a-t-il déploré. Dans ce contexte, M. El Hachemi Djaâboub a affirmé que 66 000 dossiers d'opérateurs économiques inscrits au fichier national des fraudeurs, ont été transmis à la justice. Ces opérateurs fraudeurs ''seront poursuivis pour délit à la réglementation en cours", a déclaré le ministre. M. Djaâboub a rappelé que dans le cadre de la lutte contre la fraude, un fichier national des fraudeurs, recensant les auteurs d'infractions graves aux législations et réglementations fiscales, douanières, bancaires, financières, commerciales, ainsi que le défaut de dépôt légal des comptes sociaux, a été institué.