L'Etat compte organiser une opération pour l'importation de 10 000 tonnes de viande ovine en prévision du mois de Ramadhan, a annoncé hier le ministre du Commerce, El Hachemi Djaâboub, cité par l'APS. Plusieurs autres mesures de régulation des prix des produits alimentaires de large consommation sont prévues pour le mois sacré dans le cadre de la lutte contre la spéculation et la hausse des prix, a indiqué le ministre. « Pour les mois de juillet et août prochains, nous allons autoriser l'importation de 10 000 tonnes de viande ovine fraîche », a-t-il précisé. Les pouvoirs publics n'importeront pas directement ce produit alimentaire, mais feront appel à des opérateurs économiques et des importateurs qui pourront s'informer sur la procédure à suivre au ministère du Commerce et celui de l'Agriculture, a-t-il souligné. « J'espère que nous allons pouvoir mieux alimenter le marché national et contribuer à la stabilité des prix de ce produit très demandé durant le Ramadhan », a-t-il commenté. Les prix de toutes les viandes confondues ne sont plus à la portée de l'Algérien moyen depuis belle lurette. Le gouvernement semble avoir trouvé ainsi la panacée pour couper l'herbe sous le pied des spéculateurs. Reste à savoir si ce genre d'opération sera efficace. La même approche avait été choisie, lorsque le prix de la pomme de terre avait atteint des seuils qui dépassaient tout entendement sans que cela ait un impact notable sur le marché. Les épisodes de la pomme de terre importée en provenance du Canada et qui s'est avérée être impropre à la consommation avait fait couler beaucoup d'encre. Cette politique qui consiste à inonder le marché par des produits importés et sur lesquels il y a une certaine tension, afin de stopper la spéculation, est aussi en contradiction avec la stratégie globale de l'Etat qui vise à réduire le montant de la facture alimentaire. Pour rappel, les importations de viandes ont atteint 172,21 millions de dollars en 2009 en hausse de 0,71%, selon le Centre national de l'informatique et des statistiques (CNIS), relevant du corps des Douanes algériennes. Une baisse de 28,57% a été constatée durant le mois de janvier de l'année en cours, où le montant des importations de viandes est passé de 14 millions de dollars à 10 millions de dollars. Le ministre du Commerce a annoncé en outre que les pouvoirs publics mettront à contribution la Société de gestion des participations de la production animale (SGP Proda) qui dispose de six points de vente couvrant les régions d'Alger et de Blida. La SGP Proda a été, ainsi, chargée de faire un stock « suffisant » de viande blanche en achetant localement. Le même organisme a été instruit pour importer le citron pour le Ramadhan afin d'éviter que le prix de ce produit n'atteigne un pic, comme ce fut le cas en 2009, où le précieux agrume était cédé à 400 DA le kilogramme. M. Djaâboub a également indiqué que l'Office national interprofessionnel du lait (ONIL) devra axer ses efforts pour arriver à constituer un stock supplémentaire en lait d'au moins de 3 mois en prévision du Ramadhan.