L'offre de l'Algérie en matière d'investissement semble attirer la convoitise des pays de l'Europe de l'est, notamment la Serbie qui a manifesté la volonté de ses opérateurs économiques d'investir en Algérie, et ce, dans les secteurs où elle capitalise un important potentiel de savoir-faire. Cette volonté a été formulée, mercredi, par le vice-Premier ministre et ministre de l'Economie et du Développement régional de Serbie, M. Mladan Dinkic, lors d'un forum d'affaires algéro-serbe, organisé à l'occasion d'une mission économique serbe à Alger. En effet, M. Dinkic a fait part de l'intérêt des opérateurs économiques de son pays pour les opportunités d'investissements offertes par l'Algérie, particulièrement dans des secteurs de l'hydraulique (construction des barrages), le bâtiment et l'habitat, les installations électriques, l'industrie pharmaceutique ainsi que la construction navale. Ces segments représentent "un important potentiel de savoir-faire et de valeur ajoutée que les investisseurs serbes pourraient ajouter d'autant plus que l'Algérie, qui vient tout juste d'achever un ambitieux programme public de plus de 200 milliards de dollars, s'apprête à lancer un nouveau plan d'investissement plus ambitieux pour les cinq prochaines années", a-t-il ajouté. Il est à souligner que la visite de la délégation économique serbe à Alger s'inscrit en droite ligne avec la volonté des autorités de ce pays d'inciter ses sociétés à renforcer leur présence sur le marché algérien en participant à la mise en oeuvre des différents programmes d'investissements engagés par les pouvoirs publics, ou même prendre des initiatives d'investissement direct dans le cadre de partenariats avec des opérateurs algériens conformément aux règles en vigueur. Cependant, le ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements, M. Hamid Temmar, a, pour sa part, souligné que c'est dans l'optique de contribuer au développement des filières stratégiques telles que les industries pétrochimiques et pharmaceutiques et aussi l'automobile, que les pouvoirs publics ont recouru à un nouveau déploiement du secteur industriel en Algérie. Dans le même ordre d'idées, il a également annoncé que le prochain programme quinquennal d'investissements publics sera accompagné à partir de 2011 par un plan complémentaire destiné au développement des Hauts-Plateaux. A cette occasion, il a invité les sociétés serbes à prendre part à l'exécution de ces programmes qui comprennent, entre autres, d'importants projets hydrauliques, routiers, ferroviaires ainsi que dans le domaine de l'habitat, en tenant à rassurer ces dernières sur le règlement du problème de garanties bancaires, qui était sujet de préoccupation de la délégation serbe, "cette contrainte sera bientôt levée par la signature d'un accord bilatéral sur ce volet", a-t-il souligné. Par ailleurs, faisant le constat des échanges commerciaux entre les deux pays, qui s'élèvent à 20 millions de dollars en moyenne annuelle avec une balance commerciale en défaveur de l'Algérie qui n'a pu exporter que 92.907 dollars en 2008 représentant, en large partie, des produits pétroliers ainsi que quelques échantillons de demi-produits et des biens d'équipements agricoles. Le président de la Chambre algérienne de commerce et d'industrie (Caci), M. Brahim Bendjaber, a reconnu que le potentiel de commerce extérieur entre l'Algérie et la Serbie demeure très limité, voire "néant" en tenant compte des exportations algériennes vers ce pays en 2009 qui étaient nulles, selon des données avancées par ce dernier. Coopération dans les domaines médical et pharmaceutique Le développement d'un partenariat "effectif" dans le domaine du médicament et de l'industrie pharmaceutique, en termes d'investissements en Algérie a été au centre des entretiens entre ; le chef de la délégation serbe et le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Saïd Barkat. En effet, les deux parties ont souligné la nécessité de développer la coopération technique en matière de soins spécialisés et le partenariat dans le domaine de la pharmacie. Ainsi, la délégation serbe a manifesté son intérêt pour le marché algérien du médicament et les mécanismes de promotion de la production locale. De son côté, M. Barkat a saisi cette occasion pour présenter les projets nationaux lancés dans le cadre du programme quinquennal 2010-2014, dont la réalisation de 3 000 structures se santé, comprenant notamment des hôpitaux, laboratoires, centre médicaux et unités pharmaceutiques. Il a affirmé que la réalisation de ces structures ne fait face à aucune difficulté, relevant toutefois que le souci majeur de son département concerne leur fonctionnement futur, qui nécessite, a-t-il dit, un personnel médical et paramédical qualifié. "Nous devons nous préparer à faire fonctionner toutes ces structures". Ouvrant le dossier de projet d'accord relatif aux conditions d'emploi de médecins spécialistes serbes, le ministre souligne le besoin urgent de spécialistes serbes qui assurent en même temps les soins et la formation, en mettant en exergue l'importance de sa finalisation "rapide", a-t-il indiqué. De son côté, M. Dinkic a exprimé la volonté de son pays d'œuvrer pour que la coopération algéro-serbe dans les domaines médical et pharmaceutique soit "fructueuse" et fondée sur les intérêts mutuels. Il a précisé que cette coopération portera sur deux volets essentiels, le transfert de savoir et l'industrie pharmaceutique.