Les opportunités d'investissement qu'offre l'Algérie attirent les Iraniens. Déjà forts présents dans le monde arabe et en Afrique, les investisseurs iraniens devraient ainsi s'intéresser davantage au marché algérien à l'avenir. Un fait qui commence d'ailleurs à se confirmer dès maintenant avec l'arrivée, au début de la semaine, d'une forte délégation d'hommes d'affaires iraniens à Alger. Composée de près d'une trentaine de grands opérateurs économiques activant dans divers secteurs, cette délégation qui séjournera en Algérie jusqu'à demain du mois courant, cherche les meilleurs voies et moyens pour investir en Algérie. La chambre algérienne du commerce et de l'industrie (CACI), en collaboration avec l'ambassade d'Iran à Alger, a de ce fait organisé hier une rencontre de prise de contact entre les hommes d'affaires iraniens et les différents organismes et institutions algériens en charge de la promotion de l'investissement. La délégation iranienne a eu droit à des présentations exhaustives des avantages et des facilités qu'octroie l'Etat aux investisseurs étrangers. Avantages qui concernent l'ensemble des secteurs d'activité. Des représentants des ministères des Travaux publics et des Ressources en eau ont exposé les multiples projets en étude ou en cours de réalisation. Cela s'ajoute à la présentation détaillée des potentialités d'investissement en Algérie faite par Souad Benzine, directrice de projet au niveau du service Investissement étranger direct (IDE) de l'Agence nationale de développement de l'investissement (ANDI). Pour mieux connaître l'économie algérienne, les Iraniens effectueront dès aujourd'hui des visites dans certains pôles industriels et dans des zones d'activités où éventuellement ils vont investir. Mehrdad Jalalipour, directeur général du service de la promotion de l'investissement à l'étranger au sein du ministère iranien du Commerce, qui préside la délégation, nous a réaffirmé l'intérêt qu'accorde son pays à l'investissement en Algérie. Selon lui, l'Algérie recèle un potentiel d'investissement important. « La conjoncture actuelle est très favorable, voire idéale pour l'investissement en Algérie », nous a-t-il indiqué. Selon lui, les opérateurs économiques iraniens sont intéressés surtout par l'investissement dans le secteur des Ressources en eau et celui de l'immobilier. Secteurs dans lesquels, nous a-t-il précisé, ces investisseurs ont déjà fait leurs preuves au Moyen-Orient et en Europe de l'Est. « Notre pays a investi à l'étranger durant la période 2005-2006 plus de deux milliards de dollars », a-t-il souligné, affirmant que ces investissements sont beaucoup plus concentrés dans les pays issus de l'ex-Union soviétique (URSS). Cela, d'après lui, n'a pas empêché les hommes d'affaires iraniens d'investir dans d'autres pays arabes et africains. L'Iran possède un savoir-faire et une grande expérience dans certains domaines tels que l'agriculture (premier exportateur de pistache et cinquième en fruits et légumes), l'immobilier et les activités minières. Il est considéré parmi les cinq premiers producteurs d'acier et de marbre au monde. M. Jalalipour concède que les opérateurs économiques iraniens ont réorienté leur intérêt vers l'Algérie depuis la visite de l'ancien président iranien, Mohammad Khatami, en octobre 2004. Nombre d'observateurs ont vu à cette époque une volonté manifeste des deux pays à se réconcilier et à dépasser les clivages nés après la rupture des relations diplomatiques entre l'Algérie et le régime iranien au début des années 1990. Les relations entre les deux pays, faut-il le rappeler, furent rompues en raison du soutien massif des mollahs d'Iran aux terroristes algériens.