Les innovations biotechnologiques peuvent avoir un rôle important à jouer pour doubler la production vivrière d'ici à 2050 et affronter les aléas du changement climatique. C'est ce qui ressort de la conférence internationale sur les biotechnologies organisée à Guadalajara, au Mexique, par la FAO, l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture. Mais pour la FAO, les biotechnologies doivent privilégier les agriculteurs pauvres des pays défavorisés, et pas seulement les agriculteurs riches des pays nantis. Selon l'organisation, la communauté internationale devrait jouer un rôle essentiel en aidant les pays en développement à instaurer des partenariats " tout en offrant un cadre de coopération internationale et de financement pour la création, l'adaptation et l'adoption de biotechnologies appropriées ". La conférence de Guadalajara a passé en revue les succès et les échecs des biotechnologies dans les différents secteurs de l'alimentation et de l'agriculture des pays en développement. Parmi les innovations dans l'agriculture, la FAO cite les variétés de riz hybride pour l'Afrique " qui ont permis de doubler les rendements ", l'insémination artificielle pour accroître la productivité des vaches laitières au Bangladesh et les méthodes basées sur l'ADN pour dépister les maladies des crevettes en Inde. Cependant, la plupart des biotechnologies ne sont pas pleinement exploitables, précise la FAO car " l'accent n'est mis souvent que sur les OGM, qui éclipsent ainsi toutes les autres biotechnologies et leurs contributions potentielles à l'agriculture ". Notons que l'Allemagne doit financer à hauteur de plus de 6 millions de dollars cinq projets FAO visant à renforcer la sécurité alimentaire des petits exploitants en Afrique et ailleurs. L'argent, provenant du Fonds fiduciaire de sécurité alimentaire germanique auprès de la FAO, permettra de lancer un projet mondial, des projets inter-régionaux et un certain nombre d'initiatives de moindre envergure en Afrique subsaharienne. Ces projets seront mis en oeuvre entre 2010 et 2012 et les pays déjà ciblés comprennent le Kenya, l'Ouganda, le Sierra Leone et la Tanzanie. Parmi ces projets, le plus ambitieux, d'une valeur de quelque 2 millions de dollars, vise à soutenir la sécurité alimentaire, la nutrition et les moyens de subsistance en Afrique subsaharienne, mais les pays qui en bénéficieront n'ont pas encore été identifiés. Objectif de ce projet: améliorer la capacité des organisations régionales à élaborer, mettre en oeuvre et assurer le suivi des programmes de formation en matière de sécurité alimentaire. Un autre projet vise à intégrer la sécurité alimentaire, la nutrition et les moyens de subsistance dans les initiatives en cours en Afrique subsaharienne. En effet, les programmes et projets en cours accordent souvent la priorité à la production alimentaire et consacrent une moindre attention à la consommation alimentaire et aux moyens de subsistance.