Après la Commission européenne c'est au tour des Etats-Unis de se prononcer en faveur de l'interdiction du commerce international du thon rouge. Avec plusieurs autres pays, dont ceux de l'Union européenne, ils demanderont le classement du thon rouge dans l'annexe 1 de la CITES lors de la prochaine réunion qui aura lieu à Doha, au Quatar. Selon Tom Strickland, en charge de la pêche au département des Affaires intérieures, cette décision exceptionnelle encore jamais appliquée à une espèce commerciale de poisson, est nécessaire car " tous les mécanismes de régulation de la pêche avaient échoué à atteindre leur but ". Selon certaines estimations, le stock de thon rouge en Méditerranée aurait chuté depuis une cinquantaine de 75%. Des chiffres qui sont contestés actuellement par certains scientifiques notamment italiens, qui remettent en cause ces évaluations jugées trop alarmistes. Pour que cette décision soit définitivement adoptée, il faut qu'elle soit votée à la majorité des deux tiers par les 175 pays membres de la Cites (Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction) à Doha le 13 mars prochain. Le Japon figure toujours parmi les opposants les plus farouches à cette interdiction. La CITES, contrôle et réglemente le commerce international des spécimens des espèces protégées. La prochaine réunion de la CITES aura lieu du 13 au 25 mars, les européens devraient donc y demander le classement du thon rouge dans l'annexe 1 des espèces protégées. Ce classement entrainera de facto l'interdiction du commerce international du thon. Néanmoins les discussions au sein de cette instance promettent d'être houleuses car le Japon a d'ores et déjà annoncé son intention de tout faire pour éviter ce classement. Ce pays est en effet le premier importateur et consommateur de thon rouge au monde. Certains pays européens, dont la France, entendent également se battre pour faire autoriser une pêche traditionnelle dans les eaux européennes pour une consommation au sein de l'Union. La surpêche menace à courte échéance les stocks de thons et pourrait aboutir à la disparition de l'espèce comme cela s'est produit dans l'ouest de l'Atlantique. L'interdiction de toute capture vise à rétablir les populations de thon également menacées par la pêche de poisson juvéniles qui sont ensuite engraissés en bassin d'élevage.