Ferrari et Porsche la jouent écolo. Les deux grandes marques de voitures de luxe ont saisi l'occasion du Salon de Genève pour présenter des modèles hybrides. Ainsi, Ferrari a présenté un modèle à défaut de rouge habillé d'une étonnante robe vert mate, comme pour marquer sa fibre écologique. Freinage récupératif, hybridation essence-électrique et boîte double embrayage, la Ferrari 599 met les petits plats dans les grands pour se racheter une virginité environnementale, et donner la réplique à l'insolente Porsche 997 GT3 R Hybrid. Alors que la récente California vient tout juste de bénéficier d'un système Stop&Start, qui réduit ses consommations de 6%, Ferrari esquisse ses prochaines pistes de travail pour réduire l'empreinte environnementale de ses productions. Véritable vitrine du constructeur, le concept 599 HY-KERS succombe à la folie de l'hybride, en combinant le traditionnel V12 de la Fiorano, toujours tapi sous le capot avant, à un modeste bloc électrique de 100 chevaux placé en position arrière. Empruntant une transmission 7 rapports à double embrayage à la 458 Italia pour peaufiner son efficacité, ce démonstrateur s'équipe également d'un freinage récupératif, proche du système KERS " Kinetic Energy Recovery System " popularisé par l'usage en Formule 1. L'énergie cinétique dissipée lors du freinage est ainsi convertie partiellement en énergie électrique, puis stockée dans la batterie Lithium Ion. Une combinaison qui permettrait, aux dire des ingénieurs de Modène, d'améliorer les performances énergétiques de plus d'un tiers… Aussi, on attend désormais les mêmes développements de la part de Maserati. La marque au trident doit, en effet, s'engager sur un programme de réduction de poids et d'amélioration d'efficacité pour ses prochains modèles. Et, selon Inside Line, ses dirigeants seraient enclins à aller frapper à la porte de Maranello pour savoir si Ferrari serait prêt à partager sa technologie hybride. Les deux marques du groupe Fiat partagent déjà des éléments sur certains modèles et ce partenariat permettrait sans doute d'accélérer le développement concret d'une motorisation hybride, quand Ferrari a encore des doutes sur celui-ci. Un scénario gagnant-gagnant dont on attend maintenant confirmation. De son côté, Porsche a présenté à Genève sa GT3 R Hybride, un véhicule innovant dans sa manière d'utiliser l'énergie. Exactement 110 ans après que Ferdinand Porsche ait développé sa première voiture hybride, la marque de Stuttgart a récidivé. La motorisation de la Porsche GT3 R Hybride est constituée du traditionnel flat 6 de 480 chevaux sur l'essieu arrière, associé à deux moteurs électriques positionnés sur l'essieu avant. Une roue d'inertie vient compléter son sytème PIP (Porsche Intelligent Performance). Le système d'accumulation d'énergie de la Porsche GT3 R Hybride est en effet très particulier : lorsque le pilote appuie sur les freins, les deux moteurs de l'essieu avant agissent comme des générateurs, faisant décélérer le véhicule. Ainsi, ils entrainent électriquement une roue d'inertie située à l'intérieur d'un bobinage, au niveau de la place passager. Une fois toute l'énergie stockée, la roue d'inertie tourne à une vitesse d'environ 40.000 tours par minute. Dans les 6 à 8 secondes qui suivent, par exemple à la sortie d'un virage ou lors d'un dépassement, le pilote dispose d'une puissance de 120 kW supplémentaires, soit 160 chevaux : la roue d'inertie qui tourne est freinée par le même bobinage qui l'avait entraînée, passant cette fois en mode générateur. Le courant électrique généré est alors transmis aux moteurs sur l'essieu avant, redistribuant ainsi l'énergie de freinage accumulée précédement (sous forme d'énergie cinétique dans la roue d'inertie).