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Les victimes du terrorisme continueront à percevoir une pension après la retraite ou la majorité Selon le président de la cellule d'assistance judiciaire chargée de la réconciliation nationale
Le bilan révélé du terrorisme en Algérie est estimé à plus de 100.000 morts et à un million de victimes à la fin de l'année 2000 et peut à lui seul suffire pour expliquer l'ampleur du drame qui a touché le peuple algérien. Mais derrière les chiffres et les statistiques se cache une réalité plus amère, celle d'un terrorisme qui a poussé à ses extrêmes les plus sombres et barbares pulsions de la violence armée. Un mouvement à caractère "génocidaire" qui n'a comme équivalent, en Afrique et dans le monde, que probablement le sinistre bilan des Khmers rouges au Cambodge. Hier, à Alger, M. Azzi Merouane, président de la cellule d'assistance judiciaire pour l'application de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, a annoncé la mise en œuvre de nouvelles mesures prises par le gouvernement, en l'occurrence le ministère de l'Intérieur concernant le dossier des victimes du terrorisme qui continueront de bénéficier des pensions de l'Etat après l'âge de la retraite ou de la majorité. S'exprimant lors d'une conférence organisée par le quotidien El-Moudjahid sur "la justice internationale et son application sur le terrain", M. Azzi a indiqué qu'avant cette nouvelle mesure l'Etat indemnisait les victimes du terrorisme à savoir : les veuves, les ascendants (père et mère) et les enfants mineurs au moyen de pensions mensuelles qui cessaient dès l'âge de la retraite des ascendants et des veuves, et à la majorité des enfants. Cette nouvelle mesure, a-t-il poursuivi, permet de maintenir les pensions mensuelles pour ces catégories même après l'âge de la retraite ou la majorité des enfants. En outre, M. Azzi a souligné l'existence d'une catégorie de personnes dont les biens ont été détruits du fait du terrorisme, qui ont tout perdu et qui ont été même poursuivis par les impôts et la banque qui leur avaient octroyé des prêts, précisant que leurs cas sont en cours d'examen après le parachèvement des investigations. Il a déclaré, à ce propos, que ces personnes bénéficieront d'une pension de l'Etat, mais que c'était une question de temps. Par ailleurs, le conférencier a insisté sur l'importance de faire le distinguo entre la loi sur la réconciliation nationale de 2006 et la loi sur les victimes du terrorisme de 1995, amendée en 1997 et revue en 1999. Pour M. Azzi, la loi sur la réconciliation nationale vise à indemniser les familles qui ont perdu un ou plusieurs de leurs membres, ou les familles de disparus suite au terrorisme, tandis que la loi sur les victimes du terrorisme consiste à identifier les victimes du terrorisme et la constitution du dossier pour bénéficier des indemnisations.