En prévision de la tenue du 16e congrès mondial du gaz naturel liquéfié et de la réunion du forum des pays exportateurs de gaz à Oran au mois d'avril prochain, l'Algérie prend en charge une étude globale du marché gazier. Dans une conférence de presse qu'il a tenue, samedi, à Oran, le ministre de l'Energie et des Mines, M. Chakib Khelil, a indiqué que l'Algérie présentera "des propositions fiables" pour réguler et développer le marché gazier mondial. Cette étude, a-t-il indiqué, prend en considération les nouveaux développements qui sont entrés dans le domaine de l'industrie gazière et la commercialisation mondiale de cette source énergétique, eu égard aux mutations technologiques des industries liées au gaz relevées chez les grands pôles industriels, à l'instar des Etats-unis d'Amérique, et du développement des capacités de stockage dans un nombre de pays importateurs de gaz. Il faut dire que le FPEG, qui est présidé depuis janvier dernier par le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, se veut une plate-forme d'études et d'échanges d'informations, de points de vues et d'expériences, sur tous les segments de l'industrie gazière. Il regroupe aujourd'hui les principaux pays gaziers qui contrôlent 73% des réserves mondiales et 42% de la production de gaz. Lors de la réunion d'Oran, les ministres débattront des principales conclusions de cette étude et initieront un plan d'action visant à élaborer une stratégie pour développer une véritable coordination entre les pays membres et ce, afin d'anticiper les réactions des marchés gaziers. Pour rappel, le ministre de l'Energie et des Mines a récemment indiqué que le Forum des pays exportateurs de gaz a pris la décision, à Doha, pour qu'à la réunion d'Oran l'Algérie propose une étude afin qu'il y ait une solution à la nouvelle donne que représentent les gaz non conventionnels. " La découverte du gaz non conventionnel aux Etats-Unis à été une surprise ; cette nouvelle donne a influencé non seulement le prix du gaz sur le marché mondial, mais aussi les stratégie des pays exportateurs. Il est donc impératif que ces pays exportateurs travaillent dans la coordination afin de trouver des solutions de vente du gaz, étant donné que même l'Algérie ou d'autres pays ont des réserves de gaz non conventionnel qui peuvent être développées à l'avenir ", avait -il indiqué. Il faut savoir que le développement du gaz non conventionnel par les Etats-Unis est en train de bouleverser le marché mondial du gaz. . Il convient de signaler que le gaz non conventionnel représente à peine 4 % des réserves mondiales de gaz, selon les estimations de l'Agence internationale de l'énergie (AIE). Mais il a assuré 12 % des volumes produits dans le monde l'an dernier. En 2030, le gaz non conventionnel devrait représenter près de 60 % de la production américaine de gaz, contre à peine 30% en 2000, selon l'AIE. Depuis 1990, la production de ce type de gaz a quasiment été multipliée par 4 aux Etats-Unis, pour atteindre 300 milliards de mètres cubes l'an dernier. Soit plus de la moitié des volumes extraits du sous-sol américain. Dans ce sens, l'étude menée par l'Algérie avec l'encouragement des pays exportateurs de gaz conduira à la proposition d'orientations et de solutions aux questions en suspens pour ce qui est des contrats commerciaux à long terme et de la promotion du marché à moyen terme, par l'instauration d'un équilibre entre l'offre et la demande et le développement d'une stratégie visant à activer la coordination entre les Etats membres dans ce forum.