C'est la classe moyenne qui sert de zone tampon entre les riches et les pauvres et qui absorbe les tensions selon son étendue. La classe moyenne est aussi constituée par ceux qui participent au développement du pays. Il est de coutume qu'à des occasions que l'on croyait uniques et lointaines, de nouvelles aspirations se développent et celles-ci se construisent sur ce qui n'a pas été réalisé, achevé ou abordé. Il y a, par exemple, comme aspiration à créer les conditions d'une augmentation du pouvoir d'achat des populations et celle que cette augmentation serve à relancer l'économie nationale, et non pas l'économie des pays qui sont nos fournisseurs. Certainement que l'atteinte de tels objectifs est programmée mais ne sera pas pour demain, car la mise en place d'industries susceptibles de produire en substitution aux importations est encore au niveau des projets et des discours. Depuis l'essor de la politique des " containers ", l'esprit de nos hommes d'affaires est entièrement orienté vers les importations. Le gain facile. Un gigantesque plan anti pénurie, à hauteur de nos ressources en provenance de la vente des hydrocarbures. Or, les menaces majeures résident dans l'absence de traitements en amont des facteurs de crise, dans l'absence des élus et des partis également en amont de la crise. Peut être qu'il ne serait pas perçu que les menaces majeures puissent provenir des manifestations de colère et peut-être serait-il estimé que jamais les conditions d'un embrasement national généralisé ne pourraient être réunies. Les vulnérabilités du pays par rapport à de telles menaces résideraient dans la conviction des populations qu'il n'y aurait pas de politique fondée sur le dialogue permanent comme instrument stratégique de prévention et même de traitement curatif. D'où proviendraient-elles, quelles sont nos vulnérabilités, quelles sont nos capacités d'adaptation et quelle durée pour la mise en oeuvre des politiques d'adaptation ? Il est évident que compte tenu des conditions qui avaient présidé à la montée en puissance de la violence, compte tenu également des motivations mises en avant et qui mettent en jeu des objectifs nationaux et internationaux, la stratégie de parade globale aura à s'inscrire dans le long terme, à échéance planifiée, selon un plan mûrement réfléchi encore seulement faudrait-il que cette stratégie bénéficie des éléments de sa validation. Le plus important ne réside pas tant au niveau de la parade sécuritaire, mais d'abord de l'analyse qui y a conduit à son élaboration. Quels éléments d'analyse ? Quels véritables objectifs politiques poursuivis, car il doit bien y avoir une corrélation entre objectifs politiques, démarches politiques et démarche sécuritaire ?