La pose de la branche sud du gazoduc Nabucco depuis le bassin de la Caspienne vers l'Europe, en contournant la Russie, doit commencer en 2011 et le transport de gaz - en 2014, a annoncé jeudi aux journalistes à Ankara le responsable exécutif du projet Reinhard Mitschek. "L'année en cours sera très importante pour la réalisation du projet", a indiqué M.Mitschek à l'issue d'une rencontre dans la capitale turque des représentants des pays participants au projet. L'accord intergouvernemental sur le projet Nabucco a été signé à Ankara il y a un an. L'Azerbaïdjan, l'Irak et le Turkménistan sont des fournisseurs potentiels de gaz naturel pour Nabucco. "L'Iran pourrait également en devenir un fournisseur, mais dans une perspective éloignée", a estimé Werner Auli, PDG de la société autrichienne OMV. OMV (Autriche) et MOL (Hongrie) sont membres du consortium Nabucco, qui comprend aussi la société allemande RWE, le bulgare Bulgargaz, le roumain Transgaz et le turc Botas, la part de chacun des acteurs du projet se montant à 16,67%. De son côté, le président roumain Traian Basescu a officiellement promulgué hier l'accord intergouvernemental pour construire le gazoduc de l'Union européenne Nabucco après sa ratification par les deux chambres du Parlement, a annoncé la présidence. Evalué à 7,9 milliards de dollars et long de 3.000 kilomètres, le projet Nabucco est le prolongement du gazoduc Bakou-Tbilissi-Erzurum. Promu par l'Union européenne, le pipeline doit permettre à partir de 2014 de transporter annuellement 20 à 30 milliards de mètres cubes de gaz naturel caspien, en contournant le territoire russe. Le gazoduc Nabucco passera par l'Azerbaïdjan, la Géorgie, la Turquie, la Bulgarie, la Hongrie, la Roumanie et l'Autriche. Deux tiers du pipeline seront posés sur le territoire turc. Nabucco est en concurrence avec le projet de gazoduc russe South Stream, censé relier la Russie au sud de l'Europe en passant sous la mer Noire, ce qui permettra de contourner les pays de transit traditionnels (Ukraine). Le projet de gazoduc Nabucco vise à réduire la dépendance de l'Europe vis-à-vis de la Russie. Il a été signé en juillet par cinq pays : l'Autriche, la Bulgarie, la Hongrie, la Roumanie et la Turquie.