Pâtissant toujours des incertitudes entourant le dossier grec, l'euro recule encore et perd 0,4% face au billet vert à 1,355 dollar, et 0,1% contre le yen à 122,8 yens pour un euro. Le dollar cote donc environ 90,6 yens. Le dollar continue en outre de se renforcer après avoir profité jeudi d'indicateurs économiques plutôt encourageants concernant l'économie américaine. Ainsi, l'indice d'activité 'Philly Fed' est ressorti meilleur que prévu à 18,9 en mars, contre 17,6 en février. "Les divergences d'opinion en Europe sur un plan d'aide à la Grèce continuent de peser sur l'euro alors que l'optimisme déplacé des marchés sur une sorte de sauvetage du pays décline", commentait Michael Hewson, analyste chez CMC Markets. En effet, "le rebond de l'euro en début de semaine semble avoir été une réaction prématurée des marchés", les commentaires des ministres des Finances de l'Union européenne (UE) s'étant révélés ambigus et sans substance, ajoutait l'analyste. Les ministres des Finances de la zone euro se sont mis d'accord lundi sur les grandes lignes d'un plan de soutien à la Grèce en cas de besoin, mais il doit encore faire l'objet d'une validation politique par les dirigeants européens. Le Premier ministre grec Georges Papandréou a renforcé la pression sur les dirigeants jeudi, réclamant un accord dès la semaine prochaine, lors du sommet des chefs d'Etat et de gouvernement, les 25 et 26 mars, malgré les réticences allemandes, sous peine de se tourner vers le Fonds monétaire international (FMI). Le commissaire européen aux Affaires économiques, Olli Rehn, a également appelé vendredi à une décision européenne la semaine prochaine. Pour la plupart des membres de la zone euro, le recours au FMI serait vécu comme un aveu d'échec, cependant l'Allemagne s'est déclarée vendredi ouverte à une telle idée si la Grèce en a besoin, soulignant qu'une telle option devrait être "concertée" avec ses partenaires. La Grèce n'a toutefois pas demandé d'aide financière et Berlin part du principe que ses efforts pour redresser ses finances publiques vont porter leurs fruits, "comme le montrent des signaux encourageants du marché", a déclaré le porte-parole du gouvernement allemand Ulrich Wilhelm. Cependant, "le marché prend de plus en plus conscience que les difficultés budgétaires en zone euro ne vont pas s'évaporer tout de suite", même en cas de mise en place d'un plan d'aide à la Grèce par l'Europe ou le FMI.