La déception provoquée par la publication de l'indice ISM du secteur des services mardi aux Etats-Unis continue à peser sur les marchés financiers mercredi, pénalisant l'euro mais permettant au dollar et au yen de retrouver leur statut de devises refuges. En l'absence d'autres statistiques majeures, le marché sera attentif ce mercredi à l'indice PMI canadien Ivey, qui devrait ressortir en forte hausse. Le cas échéant, il renforcerait l'espoir d'un relèvement prochain des taux d'intérêt canadiens et remonterait le moral des marchés mondiaux. Les stratégistes changes de BNP Paribas suggèrent que le yen pourrait être le principal bénéficiaire des mauvais chiffres économiques américains, qui risquent de faire chuter les rendements obligataires mondiaux. Le dollar a lui aussi été soutenu par ces statistiques peu encourageantes pour la croissance américaine. Les investisseurs ont préféré se détourner des actifs très risqués et revenir sur les actifs refuges traditionnels. Même si quelques incertitudes demeurent sur la durée de cette tendance, ces mouvements ont pénalisé l'euro, qui se replie face au dollar. L'euro cédait un peu de terrain hier matin face au dollar, le billet vert s'étant légèrement ressaisi après avoir plongé mardi soir à la suite d'un nouvel indicateur américain renforçant les craintes d'un ralentissement marqué de la reprise économique aux Etats-Unis. Vers 06H00 GMT (08H00 à Paris), l'euro valait 1,2584 dollar contre 1,2623 dollar mardi vers 21H00 GMT. L'euro reculait aussi face à la monnaie nippone à 110,08 yens contre 110,43 yens mardi. Le dollar restait stable face à la devise nippone à 87,47 yens contre 87,47 yens la veille. L'euro a progressé après la publication d'une amélioration moins forte que prévu de l'activité dans le secteur des services aux Etats-Unis, mise en lumière par l'indice des directeurs d'achats publié par l'ISM. Le dollar a alors chuté jusqu'à 1,2662 dollar pour un euro, son plus bas niveau depuis un mois et demi. Depuis la semaine dernière, du fait notamment des chiffres décevants de l'emploi et de l'activité manufacturière, les marchés ne s'attendent plus à un relèvement du taux directeur de la Réserve fédérale américaine (Fed) dans un futur proche, ont expliqué des cambistes. Les protagonistes sur le marché ont ajusté leurs positions en l'absence de nouvelles incitations après la chute du dollar mardi soir mais les perspectives du billet vert sont peu reluisantes, selon Hideaki Inoue, de Mitsubishi UFJ Trust and Banking. "Actuellement tout le monde regarde comment l'économie américaine va se reprendre. L'indicateur du secteur des services a nettement tempéré les enthousiasmes", a dit M. Inoue, ajoutant que les opérateurs allaient observer les cours des Bourses chinoise et japonaise. Un sentiment de prudence renforcée prévalait avant la publication des résultats de sociétés américaines la semaine prochaine, a-t-il dit. "Le dollar devrait rester faible", a-t-il conclu. Pour M. Yuzo Sakai, dealer chez Tokyo Forex et Ueda Harlow, "actuellement, le dollar est la monnaie le plus faible" parmi les grandes devises. Mais l'euro n'est pas si sûr de pouvoir maintenir ses positions, selon les cambistes. Au coeur des préoccupations du marché, l'Espagne, en proie à des difficultés budgétaires, doit de nouveau faire appel aux marchés cette semaine lors d'une émission d'obligations à 10 ans qui sera lancée sous forme de syndication (avec un syndicat de banques). Signe de la nervosité des investisseurs sur le sujet, le taux de rendement des obligations espagnoles à 10 ans s'est tendu mardi. Vers 06H00 GMT, la livre britannique se reprenait face à l'euro à 83,17 pence pour un euro, mais perdait face au billet vert à 1,5132 dollar. La devise helvétique regagnait du terrain face à l'euro à 1,3369 franc suisse pour un euro, et reperdait face au dollar à 1,0624 franc suisse pour un dollar.